Selon CRN, NetApp aurait décidé d’abandonner progressivement ses investissements sur sa solution HCI pour mieux concentrer ses efforts de développement sur Kubernetes, plateforme perçue comme le futur des infrastructures.

Arrivé tardivement sur le marché de l’hyperconvergence, NetApp a toujours eu du mal à imposer sa plateforme HCI face aux deux leaders du marché que sont VMware et Nutanix.
Et selon CRN et d’autres médias américains, l’éditeur voudrait laisser tomber ce marché pour se focaliser sur son cœur de métier, la gestion de la donnée, et sur l’avenir des infrastructures orientées containers.
Pour Eric Han, VP produits chez NetApp, « l’hyperconvergence est un segment du marqué dont les clients n’ont plus besoin parce qu’elle est pensée pour les aider à migrer vers le cloud hybride et que les entreprises n’ont désormais plus besoin d’appliances HCI pour un tel objectif ».

NetApp compte ainsi dès 2022 arrêter la commercialisation de sa plateforme HCI pour mieux réorienter tous ses efforts de R&D sur sa nouvelle plateforme Project Astra. De nouvelles fonctionnalités sont encore attendues d’ici la fin de l’année sur NetApp HCI mais le produit entrera ensuite en simple phase de maintenance jusqu’en 2025.

Il est vrai qu’avec VMware vSphere 7, Nutanix Karbon, Azure Arc et surtout Google Anthos, le marché a clairement pris la direction des containers abandonnant progressivement les approches orientées VMs. Et NetApp en a fait clairement de même l’an dernier en annonçant Project Astra. Mais plutôt que d’investir dans une nième implémentation Kubernetes (ce que NetApp a un temps envisagé avant d’annuler son NKS, NetApp Kubernetes Services), l’entreprise a opté pour une approche centrée sur la donnée.

Project Astra s’intéresse à la gestion du cycle de vie de la donnée pour les applications containerisées et orchestrées par Kubernetes. « Project Astra fournit une architecture définie par logiciel SDx et un ensemble d’outils qui peuvent se connecter à n’importe quel environnement de distribution et de gestion de Kubernetes » explique ainsi l’éditeur. Le projet Astra adopte une philosophie nativement hybride avec une console de management dans le cloud qui assure notamment les mouvements de données entre les clouds et les infrastructures on-premises sous NetApp OnTap.

« Nous constatons que les investissements initialement prévus pour les infrastructures hyperconvergentes seraient mieux investis dans Astra » explique ainsi Eric Han à nos confrères de CRN. « Kubernetes est le prochain marché. Nos clients ne sont plus simplement en train de l’envisager. Ils réfléchissent déjà à la façon de gérer au mieux Kubernetes ». Et la gestion des données des applications orchestrées par Kubernetes est le grand sujet d’interrogation des entreprises maintenant qu’elles ont commencé à s’accoutumer à l’orchestrateur originellement créé par Google.

En annonçant assez tôt sa stratégie, NetApp laisse ainsi largement le temps à ses clients d’envisager la prochaine étape dans l’évolution de leurs architectures tout en surfant sur la vague Kubernetes qui déferle avec une étonnante célérité comme le rappelait récemment un rapport VMware. Et NetApp a une vraie légitimité pour proposer des solutions pertinentes permettant de gérer simplement et efficacement le cycle de vie des données dans ce nouvel univers de containers qui facilite la migration des applications entre le on-premisses et le cloud, entre les clouds, et vers la multiplicité des destinations edge computing…


En Septembre dernier, Guillaume de Landtsheer, DG de NetApp France, était notre invité de la semaine et revenait notamment sur la stratégie de l’éditeur avec Project Astra. Retrouvez cet entretien ci-dessous ;