Dans un contexte marqué par le Health Data Hub et les problématiques de souveraineté des données et du cloud européen, OVH Cloud profite de sa conférence annuelle pour faire valoir ses atouts et lancer de nouveaux services.

OVHcloud a lancé aujourd’hui et jusqu’au 5 novembre son événement virtuel OVHcloud Ecosystem Experience qui remplace l’annuel OVH Summit. Un événement qui se focalise cette année sur l’écosystème de partenaires et comment ce dernier peut aider es entreprises à transformer le rôle des données et proposer une alternative de confiance « aux grands noms du cloud et à leur hégémonie », selon les termes exacts du communiqué de presse.

Le ton est donné. Il est d’ailleurs beaucoup question durant tout l’événement de souveraineté numérique, d’indépendance stratégique européenne et de Gaia-X, le métacloud européen dont OVHcloud est l’un des 22 membres fondateurs. « Ouvrir une troisième voie dans le monde de la data n’est pas chose aisée, mais nous sommes convaincus que c’est possible grâce à cet écosystème solide et original qui s’articule autour de valeurs fondamentales telles que l’ouverture, la réversibilité et la transparence », explique Michel Paulin, Directeur Général d’OVHcloud en ouverture de la conférence.

Vers une certification SecNumCloud

Michel Paulin, PDG d’OVHcloud

Le fournisseur a d’ailleurs confirmé être en train de finaliser deux nouvelles régions cloud destinées à accueillir les Workloads sensibles des organisations publiques, des OIV et des grandes entreprises ayant des besoins très élevés en termes de certifications nationales et européennes.

« Nous sommes en cours de finalisation de la certification SecNumCloud de l’ANSSI affirme Michel Paulin… Nous créons deux régions Cloud (deux datacenters dans le Nord et l’Est de la France) qui seront des zones de confiance totalement isolées disposant de l’ensemble des certifications techniques françaises de niveau SecNumCloud et même de « diffusion restreinte niveau défense ». Elles proposeront des infrastructures public cloud, hosted private cloud et bare-metal permettant typiquement aux opérateurs d’importance vitale d’héberger leurs workloads ». Ces deux nouvelles régions seront officiellement ouvertes quelques semaines après l’officialisation de la certification SecNumCloud par l’ANSSI, annonce qui devrait intervenir d’ici la fin de l’année si l’on en croit les paroles de Guillaume Poupard lors des Assises de la Sécurité.

Michel Paulin reste par ailleurs optimiste sur la rentabilité de telles infrastructures dédiées à des marchés assez spécifiques (marchés publics, marché OIV) sans avoir à appliquer des tarifications très différentes. « Il faut bien comprendre que ces zones bénéficient de toute l’expertise industrielle d’OVHcloud et s’appuient fonctionnellement sur les mêmes offres, elles bénéficient donc de l’effet d’échelle. Les seules choses que l’on rajoute, c’est d’une part une isolation complète avec un SI de gestion dédié à ces zones mais qui ne représente pas un surcout significatif puisqu’il s’appuie sur des briques techniques déjà maîtrisées et d’autre part un support 24/24 garanti en France. Ce support implique effectivement une tarification différente, mais au niveau des services cloud eux-mêmes les prix seront très similaires. »

Des engagements écologiques

Durant sa conférence, OVHcloud est longuement revenu sur ses investissements en matière de frugalité et efficacité énergétique de ses datacenters.

Dès 2003, OVHcloud a mis en place un système de refroidissement par eau, qui permet d’atteindre un PUE (Power Usage Efficiency) compris entre 1,3 et 1,09 alors que la moyenne de l’industrie est de 2 points. Malgré le choix d’un système de refroidissement par eau, OVHcloud atteint un indice de seulement 0,2 pour son efficacité dans l’utilisation de l’eau (Water Usage Efficiency). « Concrètement, un verre d’eau nous suffit pour refroidir un serveur pendant dix heures, alors que l’industrie consomme en moyenne une bouteille remplie » explique François Sterin, Executive Vice President et Chief Industrial Officer d’OVHcloud.

L’entreprise entend franchir un nouveau palier et prend ouvertement l’engagement d’être neutre en carbone avec un mix d’énergies renouvelables pures d’ici 2025 et vise un objectif « zéro émission nette » à l’horizon 2030 (en s’appuyant notamment sur l’aide de l’INRIA et de ses recherches scientifiques en la matière).

Une nouvelle infrastructure pour de nouveaux services

OVHcloud se présente comme le principal partenaire européen des solutions hybrides proposées par VMware, Nutanix et NetApp avec des offres allant de l’allocation de clusters privés à des offres totalement managées.
Ces nouvelles offres bénéficient des investissements du fournisseur cloud pour moderniser son infrastructure et disposer d’une architecture plus évolutive et résiliente s’appuyant notamment sur les récents rachats d’OpenIO et Exten.

Mais l’objectif de cette modernisation est aussi de pouvoir étendre le portfolio de services notamment vers le PaaS, devenu l’un des accélérateurs d’adoption des trois hyperscalers américains.

Typiquement, OVHcloud va lancer en début d’année 2021 une panoplie complète d’outils d’intelligence artificielle. « Les entreprises pourront ainsi construire leur propre solution basée sur l’intelligence artificielle ou utiliser des applications d’IA clés en main disponibles dans l’écosystème OVHcloud, avec une tarification totalement transparente et prévisible » expliquent les responsables d’OVHcloud. Les solutions à base d’intelligence artificielle d’OVHcloud permettront d’accéder aux solutions verticales et aux outils technologiques à base d’IA de certains partenaires pour assurer aux clients une expérience transparente et homogène. Dans cette optique, les outils et les offres des partenaires seront pleinement intégrés à l’univers OVHcloud, mais aussi entre eux. OVHcloud s’est à cet effet adjoint les services de 30 experts européens en IA capables de fournir et de développer des solutions de bout en bout. « Ce nouveau bloc de base (NDLR : hébergeant les services PaaS) sera un atout essentiel pour permettre aux utilisateurs de notre cloud d’accéder aux meilleures solutions d’intelligence artificielle dans un cadre ouvert et de confiance » souligne Alain Fiocco, Executive Vice President et Chief Technical Officer d’OVHcloud.

Rappelons qu’OVHcloud dispose désormais de 31 data centers dans le monde, de 48 points de présence sur un réseau d’une bande passante de 22 TBPS. L’opérateur dénombre 1,6 million de clients dans 140 pays. Son infrastructure héberge 400 000 serveurs actifs et 7,9 millions de sites Web. De quoi faire d’OVHcloud le leader européen du cloud. Un leader que bien des analystes financiers voient s’introduire prochainement en bourse afin de mieux lutter contre les fournisseurs américains et chinois. Michel Paulin a affirmé qu’il n’y avait pas d’urgence en la matière mais que l’équipe dirigeante étudiait bien un tel scénario : « Aujourd’hui OVHcloud a les capacités de financement pour continuer de se développer et investir sans faire de refinancement. En revanche, notamment dans le cadre d’acquisitions, il est envisageable que l’on ait besoin de financements supplémentaires et à ce titre le board a souhaité que l’on travaille sur tous les scénarios possibles, l’IPO étant l’un d’eux mais pas le seul ».