Le programme de bêta testing de Windows connaît une énième refonte. Cette dernière est la conséquence de bouleversements internes dans la division Windows destinés à repenser la façon dont le système est mis à jour avec en perspective l’espoir d’une meilleure fiabilité dans les mises à jour du système.

Force est de reconnaître que le programme Windows Insider ne tient pas, notamment pour Microsoft, toutes ses promesses. Chaque mise à jour de Windows rencontre une flopée de problèmes et d’incompatibilités, majoritairement causés par des drivers « mais pas que », qui ralentissent le déploiement des nouvelles versions et écornent encore un peu plus, si c’est possible, l’image de Windows. Certes, ces anomalies ne touchent le plus souvent qu’une minorité d’utilisateurs mais elles font largement le buzz sur les sites spécialisés et les réseaux sociaux : une minorité d’un milliard d’utilisateurs, cela fait rapidement des centaines de milliers voire des millions de personnes mécontentes.

Lancé en 2014, le programme Windows Insider avait deux perspectives : permettre aux curieux prêts à tout à découvrir avant tout le monde les fonctionnalités en cours de développement et bénéficier d’une vaste communauté de bêta-testeurs pour justement traquer les anomalies avant qu’elles ne soient déployées.

Si le premier objectif est atteint, le second lui n’est clairement pas au rendez-vous. Voir autant d’anomalies être déployées en production alors que le programme Windows Insider compte plus de 5 millions de bêta-testeurs laisse pour le moins perplexe quant à son efficacité. Voilà qui explique pourquoi Microsoft, une nouvelle fois, fait le grand ménage sur sa façon de faire évoluer son système, un ménage qui impacte le fonctionnement du programme Windows Insider.

Au lieu des trois cercles « Rapide, Lent, Release Preview », Microsoft crée trois canaux de distribution comme il le fait déjà avec le nouveau Microsoft Edge (basé sur Chromlum) et comme l’univers open source le pratique traditionnellement.

Désormais, les « Windows Insiders » devront choisir judicieusement auquel des trois canaux ils veulent adhérer :

* Le canal de développement : destiné aux utilisateurs ayant un profil technique et une insatiable curiosité qui permettra d’accéder aux dernières builds produites par les équipes de développement de Microsoft. Il correspond à l’ancien cercle rapide mais les builds ainsi produites mixent des fonctionnalités qui ne sont pas nécessairement destinées à la prochaine mise à jour du système mais à des versions à venir ultérieurement. Avantage, cette nouvelle vision devrait permettre aux curieux de bénéficier de davantage de nouveautés à découvrir au risque de jouer avec des fonctionnalités qui ne verront finalement jamais le jour ou en tout cas pas dans un proche avenir.

* Le canal bêta : destiné aux « early adopters », il permet de découvrir la prochaine version de Windows 10 avec des builds stables et des mises à jour validées par Microsoft. Il correspond à l’ancien cercle lent. Il est désormais pensé pour permettre à Microsoft de récupérer un maximum de feedback.

* Le canal Release Preview diffère de l’ancien cercle « Release Preview » dans le sens où il est désormais beaucoup plus orienté « Entreprises ». Ce canal permet d’accéder à la prochaine version de Windows avant sa livraison officielle. Mais cette version sera désormais officiellement supportée par Microsoft. Du coup, les entreprises peuvent la déployer sur des postes pilotes bien avant le déploiement officiel tout en ayant l’assurance de bénéficier du support de l’éditeur.

Ce changement du programme Windows Insiders traduit des changements internes chez Microsoft dans l’organisation de la division Windows et dans la façon de produire des builds. L’objectif est clairement d’essayer une nouvelle approche pour éviter les multiples problèmes de mise à jour du système même s’il faudra très probablement attendre la réarchitecture de Windows à travers Windows 10X pour noter de véritables améliorations dans la qualité des mises à jour.