C’est la rumeur du Week End, lancée par le Wall Street Journal. Qualcomm aurait approché Intel pour savoir si ce dernier était ouvert à un rachat. Peut-on réellement croire en l’acquisition d’Intel par Qualcomm ?
Intel va mal et traverse une grosse crise avec le licenciement de 15000 employés, la transformation d’Intel Foundry en filiale autonome et l’abandon des projets de création d’usines géantes en Europe (principalement en Allemagne).
Forcément, les rumeurs courent. Et la dernière en date veut que Qualcomm ait approché Intel en vue de l’acquérir.
Intel, leader des processeurs PC et serveurs, c’est un Chiffre d’affaires annuel de 55 milliards de dollars (2023) pour un bénéfice de 1,7 milliard de dollars. L’entreprise est valorisée un peu moins de 100 milliards de dollars.
Qualcomm, leader des puces pour smartphones et tablettes, affiche un CA annuel de 37 milliards de dollars et un bénéfice annuel de 8 milliards de dollars. L’entreprise est valorisée un peu moins de 190 milliards de dollars. En juin 2024, Qualcomm disposait d’un cash de moins de 8 milliards de dollars à disposition, et de 23 milliards de dollars en comptant les actifs.
Même si à Wall Street rien n’est vraiment impossible et inimaginable, Qualcomm n’est pas assez ‘gros’ pour s’offrir ainsi Intel.
Est-ce seulement crédible ?
Et de toute façon, pourquoi l’entreprise Qualcomm rachèterait-elle Intel ?
Pour devenir un géant à même de concurrencer NVidia ? Le chemin va être long ! Intel n’est pas particulièrement en avance sur les NPU et les GPU par rapport à Qualcomm (même si ce dernier pourrait être intéressé par la génération de GPU Intel Arc Battlemage). En outre, un tel deal sera probablement difficile à valider auprès des instances européennes alors que l’Europe s’évertue à soutenir la naissance d’un processeur ARM européen avec SiPearl. Pire le long processus de validation pourrait même handicaper les deux marques à un moment où elles doivent bouger vite face à NVidia.
Pour récupérer la technologie x86 ? Elle n’en a pas vraiment besoin pour s’imposer dans l’univers PC avec son partenariat Microsoft autour des Copilot+ PC et sa couche d’émulation certes perfectible mais déjà solide. En outre, elle ne pourrait pas exploiter directement cette architecture en raison d’accords entre Intel et AMD.
Pour récupérer la division Intel Foundry ? Là encore, tous les processeurs Qualcomm sont pensés pour les procédés TSMC et tout changer serait long, coûteux et hasardeux.
Pour récupérer d’autres bouts d’Intel autour de l’IA, de la mobilité, de la vision ? Pourquoi pas, d’autant qu’Intel cherche justement à vendre certaines activités annexes pour se recentrer sur son noyau x86.
Et si cette rumeur n’était qu’un coup marketing pour affaiblir encore un concurrent et surtout mettre un écran de fumée sur l’annonce d’un licenciement de 226 employés à son usine de San Diego ?
Autant dire que chez InformatiqueNews, on ne croit pas à une telle fusion mais que l’on suit de près les évolutions de l’affaire.