Avec les logiciels embarqués, l’innovation produit se réinvente. C’est désormais le « software » qui rythme l’émergence de nouvelles fonctionnalités ou d’optimisations. Pour les industriels, cela implique de revoir en profondeur leur organisation afin de mieux faire travailler ensemble les experts « tech » et les experts « produit ».
Ah, il est loin le temps où on équipait l’Aston Martin de James Bond avec un bouclier pare-balles ou des plaques d’immatriculation rotatives. Aujourd’hui, l’innovation l’automobile (mais dans bien d’autres secteurs également) se situe plutôt dans le digital. Et, plus, précisément, dans les logiciels embarqués… C’est, en effet, là que se joue la compétition technologique dans des secteurs comme l’automobile, l’aérospatial, la défense, la santé, etc.
Une nouvelle ère industrielle s’ouvre devant nous. Il ne s’agit plus seulement de concevoir de nouveaux produits mais bien de parvenir à en améliorer constamment la composante technologique.
On peut prendre l’exemple des inhalateurs connectés dans le domaine de la santé. L’inhalateur intelligent enregistre la prise de médicaments et avertit le patient lorsqu’il doit prendre une nouvelle dose : ici, l’enjeu est de fiabiliser et de sécuriser cette dimension digitale pour proposer un produit que le médecin pourra facilement recommander.
Dans le secteur de la défense, on peut citer le système de drone tactique Patroller™ de Safran Electronics & Defense. Les investissements se concentrent avant tout sur la précision de la navigation et sa sûreté, et non pas dans un éventuel appareil qui s’avérerait plus performant que le drone…
Enfin, dans le secteur automobile, la concurrence fait rage autour de la conduite autonome et de l’infotainment et, en particulier, sur les meilleures approches pour faire de chaque véhicule un assistant virtuel en mode « compagnon intelligent ». Là encore, c’est bien l’innovation digitale qui s’avère primordiale !
Innovations permanentes
Avec les logiciels embarqués, l’objectif est de pouvoir « innover en permanence », c’est-à-dire être capable d’augmenter régulièrement les fonctionnalités logicielles du produit. Il est hors de question d’attendre le lancement d’une nouvelle version. Désormais, les nouveautés arrivent avec les mises à jour, effectuées tous les mois ou les trimestres !
Pour les industriels, cette approche est disruptive. Ils doivent adapter leurs processus de fabrication et, au final, l’ensemble de la chaîne de production. Ici, il est important de rappeler que de nombreuses industries abritent en majorité des métiers « software ». Aujourd’hui, les compétences recherchées tournent principalement autour de l’informatique, de la data, de la programmation, de l’intelligence artificielle… Ces nouveaux métiers doivent composer avec des expertises plus traditionnelles.
Dès lors, la question qui se pose est la suivante : comment trouver la bonne alchimie pour rester une industrie compétitive et innovante ? Pour ma part, je pense que c’est en accordant une place centrale au « software » et donc en utilisant des workflows favorisant des modes de travail agiles et la collaboration entre les différents métiers.
Aujourd’hui, le fonctionnement en silos est impensable : tous les départements doivent avancer ensemble à travers des applications de gestion de la vie du produit qui permettent de parvenir rapidement à proposer de nouvelles fonctionnalités !
Mais innover en préservant la qualité et la conformité réglementaire
Dans cette course effrénée à l’innovation, des impératifs de compliance (et de qualité) peuvent se présenter, comme des standards de cybersécurité pour les voitures nouvelles générations SDV Software-Defined Vehicules.
La gestion du risque doit aussi faire partie des nouveaux processus de fabrication et de production, afin de s’assurer de la conformité des modifications produit par rapport aux différentes réglementations.
Ainsi, il est nécessaire de pouvoir tracer de bout en bout l’ensemble de ces modifications software et hardware pour apporter une réponse rapide en cas de problème lors de la commercialisation.
____________________________
Par Xavier Desseaux, Responsable commercial ligne de produits ALM, chez PTC