Bonne nouvelle pour la R&D européenne et la FrenchTech, la jeune pousse française SiPearl a enfin monté un premier tour de table grâce à un assemblage un peu compliqué qui doit lui permettre de finaliser son processeur Rhéa destiné aux futurs HPC exascale de l’Europe…

Depuis des années, l’Europe se cherche de nouveaux acteurs à même d’élaborer des processeurs « made in Europe ». Elle vient d’en trouver une avec SiPearl, jeune pousse française née en 2019 qui a fait du calcul HPC son terrain de prédilection.
Bien évidemment intégrée à l’initiative EPI (European Processor Initiative) qui vise à favoriser le développement de processeurs 100% européens, SiPearl a développé un processeur basé sur l’architecture ARM Neoverse v1 dénommé Rhea.

La startup annonce une première levée de fonds en série A de 90 millions d’euros qui lui permettront de finaliser le design de son processeur. « L’opération n’a pas été simple à monter » reconnaît son CEO Philippe Notton, un ancien de STMicroelectronic et d’Atos. Non seulement la situation économique n’est pas des plus favorables, mais « l’Europe n’est pas la Californie. Notre roadmap a pris du retard en raison du délai nécessaire à obtenir cette complexe levée de fonds mais nous sommes désormais focalisés sur la finalisation du Rhea et son utilisation dans les prochains supercalculateurs européens ».

On notera que parmi les acteurs financiers de ce tour de table on retrouve ARM Holdings mais aussi Eviden (branche technologique du groupe Atos) ainsi que Bpifrance, la BEI et le fonds du Conseil européen de l’innovation (EIC).

Basée à Maisons-Laffitte, la startup compte plus de 100 employés répartis entre les Yvelines, Sophia Antipolis, Massy, Grenoble mais aussi l’Espagne et l’Allemagne.

« Historiquement en retard derrière les États-Unis et la Chine, l’Europe est devenue, grâce à l’initiative EuroHPC, un leader mondial du supercalcul en classant pour la première fois deux machines parmi les quatre supercalculateurs les plus puissants au monde, avec LUMI en Finlande et Leonardo en Italie » rappelle Philippe Notton.« L’arrivée sur le marché de Rhea, qui équipera les supercalculateurs européens avec une empreinte carbone limitée, sera une étape décisive pour l’indépendance et la souveraineté technologique de l’Europe ».

Le processeur Rhea doit notamment équiper les futurs supercalculateurs HPC européens de génération « exascale » qui seront probablement construits par Atos à partir de sa plateforme BullSequana XH3000 en appui sur des GPU Instinct d’AMD. Disposant d’un minimum de 64 cœurs, le Rhea a été conçu pour s’interfacer avec les GPU de NVidia, Intel et AMD ainsi qu’avec les accélérateurs IA de Graphcore notamment. SiPearl avait d’ailleurs annoncé un partenariat avec AMD en novembre dernier après avoir signé des accords similaires avec HPE et NVidia en mai 2022.

 

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