Nouvelle tendance de l’ère post pandémique, le travail hybride transforme les habitudes, repense l’univers du bureau, réinvente les équilibres entre vie professionnelle et personnelle, impacte favorablement l’écologie mais soulève également de nouveaux défis, notamment en matière de connectivité et de cybersécurité.

En mars 2020, le gouvernement annonçait les premières mesures de confinement et la plupart des travailleurs étaient renvoyés à la maison, en vacances forcées pour certains ou pour travailler à distance pour d’autres. Après l’adoption dans l’urgence d’un télétravail forcé lors du premier confinement, puis d’un télétravail aménagé, nous avons opté pour une troisième étape, celle du travail hybride. Elle repense l’organisation du travail en complémentarité, et non plus en opposition, entre travail en distanciel et en présentiel. Sur le coup, on a cru à une situation temporaire, mais un an et demi plus tard, il est indéniable que la pandémie a durablement transformé le monde du travail. En effet, ces deux dernières années nous ont contraints à travailler différemment et nos habitudes de travail ont volé en éclats.

Alors que les méthodes de travail alternatives sont devenues possibles, elles ont eu un impact direct sur le bien-être et particulièrement sur la productivité. L’avenir du travail s’inscrit donc dans la flexibilité. Le travail en mode post-pandémique est aujourd’hui le modèle hybride. Ce modèle est là pour rester. En fait, notre futur en entreprise sera hybride ou ne sera pas. C’est un constat que l’on entend partout et l’enjeu de l’hybridation est crucial pour le monde du travail d’aujourd’hui et de demain. Et c’est tout naturellement que de plus en plus d’entreprises se tournent, vers le modèle hybride pour offrir à leurs équipes la flexibilité et la confiance dont elles ont besoin.

Plusieurs études ont révélé des résultats surprenants. De nombreux collaborateurs ont affirmé que le travail à domicile les avait rendus plus heureux et plus productifs, et qu’ils n’envisageaient pas un retour en arrière : 47 % des salariés chercheraient un nouvel emploi si leur employeur n’offrait pas de possibilités de travail flexible.

De plus, selon une étude WeWork, près de 80% des dirigeants interrogés se disent « prêts à laisser leurs employés partager leur temps entre travail à distance et présence sur site » et donc à faciliter l’adoption du modèle de travail hybride.

De même, les entreprises qui considèrent la santé mentale des ressources humaines comme un facteur important s’accordent sur une approche du travail hybride, car elle combine les avantages du travail à domicile et ceux du travail au bureau.

Connectivité et sécurité au cœur du succès du travail hybride

Il est vrai que l’hybridation du travail permet de réduire l’impact carbone, de mieux gérer les espaces dans les locaux des entreprises et de favoriser un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des collaborateurs. Si ce modèle parait simple à adopter, il nécessite néanmoins une mise en place attentive et des prérequis qui sont de vrais facteurs clés de succès.

Car malheureusement le bonheur ne vient jamais seul. Avec ce nouveau monde du travail, d’autres problèmes surgissent. Avec des collaborateurs qui alternent entre le travail au bureau et le télétravail à la maison, la connectivité est au cœur de tout dispositif d’une entreprise aujourd’hui multipliant ainsi les cyber risques.

En effet, cette approche hybride entraîne une plus grande dépendance à l’égard des services réseau. L’une des principales conséquences est l’augmentation du risque de vulnérabilité de l’entreprise en matière de cybersécurité.
Les cyberattaques et autres écueils connexes, tels que la perte de données, sont plus susceptibles de se produire lorsque l’on travaille et communique depuis des lieux différents. Les entreprises doivent être en mesure de sécuriser leurs réseaux afin de protéger au mieux leurs collaborateurs de toute cyberattaque et d’assurer la pérennité de leurs activités.

Face à la multiplication des cyberattaques et à la croissance du travail hybride, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se préoccuper des questions de sécurité. Pour cela, elles revoient leur stratégie d’investissement dans leurs services réseaux en y intégrant une vraie composante sécurité et en formant au mieux leurs collaborateurs et en les responsabilisant dans leurs usages.

En raison du rôle crucial que joue la connectivité, les entreprises ont été amenées à repenser la place qu’elles accordent à leurs services réseau dans leurs stratégies globales. Elles ont été obligées de faire face, de manière imprévisible, au premier confinement et au télétravail forcé en mars 2020. Cela a été une véritable prise de conscience de l’importance de la connectivité pour de nombreuses entreprises.

Par ailleurs, la transition vers le travail hybride n’est pas exempte de difficultés non plus. Par exemple, lorsque les salariés ont commencé à revenir au bureau, ils ont réalisé que leurs systèmes de vidéoconférence n’étaient pas tout à fait adaptés au modèle hybride.

Lorsque les entreprises se sont brusquement tournées vers le travail à distance pendant la pandémie, elles ont dû rapidement adapter leurs capacités en bande passante et en sécurité..

L’hybridation du travail appelle à repenser la sécurité de son réseau

Dans les bureaux, chaque ordinateur, téléphone et connexion Internet est soigneusement contrôlé par un accès physique au bâtiment, l’hybride implique l’inverse. Les personnes se connectent à distance, en utilisant des points d’accès wifi publics, des connexions privées à domicile partagées avec plusieurs appareils différents. Passer à l’hybride oblige à revoir sa politique de cybersécurité. Et il ne s’agit pas seulement d’ajouter des outils de sécurité supplémentaires dans cette hétérogénéité. Il faut rechercher un partenaire de confiance capable d’intégrer des solutions de sécurité en un seul endroit, offrant une vue unique de la sécurité dans toute votre entreprise.

Pour permettre le travail hybride, les entreprises s’appuient sur l’écosystème du cloud et la connectivité à distance via un VPN. Cette approche accroît le nombre de cyberattaques. Davantage d’entreprises se retrouvent être la cible de cyberattaques. Ces dernières ont souvent commencé par des emails de phishing, suivis de demande de rançon pour récupérer les données ou pour empêcher la divulgation d’informations sensibles.

Les collaborateurs en télétravail peuvent accéder aux serveurs de l’entreprise ou à la technologie du cloud via des réseaux publics. Face à l’urgence de la crise sanitaire, de nombreuses entreprises et administrations ont multiplié les outils collaboratifs et se sont ruées sur les solutions les plus connues, telles que Microsoft Teams et Zoom. Une fois l’urgence passée, un constat simple : trop d’outils, trop d’informations, trop d’emails, trop de video conférences et des fichiers éparpillés un peu partout. Cette situation nouvelle ouvre la porte à des failles et des vulnérabilités potentielles que les cybercriminels peuvent exploiter.

Cependant la vulnérabilité la plus importante des entreprises reste le comportement des collaborateurs. En effet, 80% des risques proviennent d’une erreur humaine. En appliquant des mesures de sécurité, une grande part du risque peut déjà être évitée. Les entreprises se doivent de développer des programmes de sensibilisation à la sécurité. L’objectif est de permettre à leurs collaborateurs de devenir la première ligne de défense contre la cybercriminalité. Les organisations doivent également investir dans la technologie la plus adaptée à leurs besoins et s’assurer que leurs stratégies en cybersécurité sont en parfaite adéquation avec à cette nouvelle façon de travailler. La dualité entre travail au bureau et celui à domicile amène les entreprises à contrôler, à repenser, à évaluer et à adapter leurs services réseau à leurs besoins du moment. La connectivité constitue aujourd’hui le principal pilier de la réussite des activités commerciales des entreprises.

Cette normalisation du travail hybride a imposé aux entreprises de changer leurs modes de fonctionnement et d’apprendre à jongler avec un grand nombre d’applications et de procédures, telles que le VPN. La technologie et les services réseau sont de plus en plus reconnus comme le socle du travail hybride. Il devient impératif aux organisations de s’adapter à ce nouveau monde du travail pour optimiser au mieux cette flexibilité tout en garantissant une sécurité maximale.
___________________

Par Gervaise Van Hille, Directrice Générale de Colt Technology Services.

 


À lire également :

Travail hybride & Shadow IT : des risques accrus pour la sécurité

Travail hybride : 69% des salariés veulent désormais choisir leur lieu de travail.

Comment les opérateurs télécoms peuvent-ils évoluer vers des réseaux verts ?

Quel rôle doivent jouer les télécoms à l’aune d’un monde post-covid ?

Le « monde d’après » implique d’abord de réduire la fracture numérique actuelle… avec des moyens actuels.