Collaborateurs, clients, citoyens, patients, sous-traitants… tous aspirent à coller le mieux possible aux nouveaux usages et sont contraints de repenser leurs business model. Pour exemple, Michelin qui vend des pneus depuis plus d’un siècle développe aujourd’hui sa croissance sur la vente de kilomètres, les équipementiers sportifs et constructeurs automobiles font de la production personnalisée à la demande leur priorité. Dans le secteur médical, la télémédecine doit recueillir des informations de santé patient et permettre des diagnostiques à distance. Le secteur public cherche à faire contribuer les citoyens sur l’aménagement du territoire, l’éducation, l’écologie etc. Le business model est donc en pleine réinvention car l’expérience Client/Citoyens est la composante essentielle de l’innovation.
Pour réaliser cette transformation, les entreprises doivent délivrer plus rapidement de nouvelles applications digitales et répondre aux demandes du commerce afin de diminuer le « Time to Market ».

Pas de transformation digitale sans transformation numérique

Par soucis de compétitivité, la création et les mises à jour des nouvelles applications digitales doivent être en temps réel.
Le goulot d’étranglement ? La mise en production !

Pourquoi ? Car les directions des études reprochent à la DSI un manque de réactivité.
De son côté la DSI reproche aux études de ne pas comprendre que le SI travaille dans un environnement contraint (ITIL, GDPR, Iso27000) dans lequel toutes les briques sont interdépendantes. Le SI doit garantir la stabilité, la conformité et la sécurité des métiers. En d’autres termes, développer des applications digitales sans numérisation de l’infrastructure de l’entreprise est donc voué à l’échec !

On constate que souvent insatisfaits, les métiers se tournent vers le shadow IT (usage non autorisé du Cloud public) qui met en danger le capital intellectuel de l’entreprise voire du business model lui-même. Pour lutter contre cette pratique, les DSI doivent donner au datacenter la dimension agile des infrastructures nativement Cloud. En d’autres termes, elles doivent « cloudifier » leur SI en le transformant en Cloud privé.
 
Le déploiement d’un Cloud Privé en trois étapes

Migrer vers un Cloud privé consiste à unifier les infrastructures et à virtualiser massivement tous les composants d’un Datacenter. Les entreprises transforment ainsi leurs ressources physiques en ressources virtuelles, réduisant les espaces informatiques et consommation d’énergie et rendant ces ressources provisionnables à la demande. Cette étape apporte agilité des ressources et réduction des coûts d’acquisition et d’exploitation.

La 2ème étape consiste à déployer des outils d’Enterprise Management du SI (Supervision, Mesure SLA métiers et Reporting). Face à la complexification et à l’hétérogénéité, les DSI ont vu croître leurs tâches liées à la surveillance du bon fonctionnement du SI et à la conformité des processus métiers. Grâce aux outils d’Enterprise Management, les DSI identifient et anticipent les dysfonctionnements, visualisent les applicatifs non conformes et centralisent les applications et processus standardisés. Elles disposent ainsi d’un outil de communication à destination des métiers.

3ème étape : la mise en place d’une Cloud Management Plateforme (CMP) capable de passer d’une gestion de ressources à un pilotage des applications par SLA (Services Level Agreement) et d’en automatiser les tâches d’exploitation. Grâce à l’automatisation la DSI accroît sa réactivité et s’affranchit de tâches sans valeur ajoutée. Cette transformation permet de passer d’un Datacenter à un centre de services qui produit de l’énergie numérique et propose une intégration continue aux métiers en assurant une réduction importante des coûts. Cette plateforme cloudifiée permet aux métiers de consommer les ressources dont ils ont besoin à la demande.
Et sous réserve d’avoir adopté une approche DevOps, ils bénéficient ainsi d’un environnement Cloud permettant de développer et de mettre en production les nouvelles applications digitales de façon continue.

Le Cloud privé permet donc de modéliser, et de développer tout type de ressources et d’applicatifs à la volée. Il permet de réduire les coûts de 30% sur les infrastructures, de 50% sur les services d’exploitation. Il répond aux exigences de conformité, de sécurité tout en favorisant l’innovation et l’agilité des métiers.

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Yves Pellemans est CTO d’Axians France