Le cloud hybride est souvent présenté comme « le meilleur des deux mondes », réunissant à la fois les avantages du cloud public et du cloud privé. Toutefois, les entreprises ont longtemps privilégié l’hébergement privé, peu rassurées quant à l’idée de voir leurs données les plus critiques « quitter » leurs murs. Aujourd’hui, la tendance est à l’hybridation avec une question clé : comment relier ses infrastructures privées à un cloud public afin de sécuriser l’intégralité de son environnement de production ?

En 2016, les infrastructures hybrides seront les plus courantes. Voilà ce que révèle IDG Connect dans son étude réalisée en 2014 auprès de 625 responsables IT en Europe. Une tendance particulièrement affichée en France où 49 % des entreprises avaient déjà déployé une solution hybride en 2014 – contre 45 % en Europe. En 2016, cette proportion devrait s’élever à 96 % – contre 80 % en Europe.

Si sept responsables sur dix utilisent des centres de données internes, la moitié (50 %) favorise un cloud privé et 38 % ont opté pour le cloud public. Fait important : 45 % d’entre eux ont décidé d’adopter une approche hybride en combinant centre de données et cloud privé / public.

Pourquoi une telle évolution ?

Les structures hybrides sont largement adoptées car elles répondent aux enjeux actuels des entreprises. Le cloud public permet aux entreprises de rationaliser les coûts, car elles bénéficient de plus d’agilité et d’élasticité. En effet, ce type d’infrastructure s’adapte en temps réel aux besoins des entreprises. Ce point est un enjeu majeur pour de nombreux administrateurs IT.

D’autre part, les entreprises souhaitent garder leurs données sensibles dans un cloud privé afin d’en assurer la sécurité et la confidentialité.

Prenons l’exemple d’un site de e-commerce, qui doit faire face à de fortes affluences en période de soldes. Le site aura besoin de plus de puissance informatique pour répondre aux requêtes des internautes. Or, proposer en interne cette variation de la capacité selon les besoins réels implique des manipulations coûteuses et fastidieuses pour le service informatique. L’approche hybride permet donc de ne placer dans le cloud public que les « briques » qui n’ont pas besoin d’un niveau de sécurité maximum et de conserver à l’intérieur de l’entreprise les informations ou applications les plus sensibles. Par exemple pour le site de e-commerce, les coordonnées bancaires pourront être hébergées en interne afin de garantir la confidentialité et la localisation des données. Si le système hybride semble être idéal, il pose cependant le problème de la communication entre le cloud privé et public, en termes de sécurité et de performance.

La nécessité de créer un lien fiable et sécurisé entre les deux systèmes

La mise en place d’un système hybride comporte des freins, du fait de la sécurité du réseau qui serait insuffisante, ou encore des problèmes de latence entre les deux systèmes. En effet, d’après l’étude IDG Connect, la connectivité réseau est un élément crucial. Si cette dernière était optimale, le pourcentage de charges de travail transféré vers le cloud public ou privé passerait de 24% à 42%.

Pour fluidifier les flux d’informations entre les deux environnements en toute sécurité, il est essentiel de créer des liens entre les deux clouds, privé et public, en mettant en place un réseau privé dont le but est de favoriser la communication entre les deux systèmes, sans passer par l’Internet public. Cela permet d’éviter ainsi tous les problèmes de pannes, de ralentissement ou de sécurité.

Cette connexion privée s’avère particulièrement importante dans les secteurs dont les données sont les plus exposées à l’image des banques, de l’industrie, du retail. La mise en place d’un réseau privé devient alors un enjeu véritablement stratégique en favorisant l’échange de données entre les clouds de manière sécurisée et garantissant un haut niveau de performance aux collaborateurs.

Faire appel à un prestataire indépendant pour connecter les plateformes

Le choix du partenaire recouvre des enjeux stratégiques car les clouds publics d’infrastructures restent relativement récents. Amazon ne reçoit ainsi des interconnexions privées que depuis 2 ans, Azure depuis 1 an et Google depuis cette année. C’est pourquoi, il est important de choisir un prestataire qui possède le réseau adéquat pour l’hybridation, c’est-à-dire un réseau auquel les grands acteurs du cloud public sont déjà connectés. De plus, il doit se montrer également capable d’opérer chez le client, les infogéreurs ou au sein des data centers neutres pour atteindre efficacement la partie « privée » de l’infrastructure hybride.

Autre critère de choix : la neutralité de l’opérateur. Celui-ci doit être en mesure de connecter ces mondes publics et privés, quel que soit les plates-formes retenues. Seul un prestataire indépendant pourra ainsi intervenir auprès de n’importe quel acteur du marché. À la clé : le DSI peut alors se concentrer sur la partie métier et ainsi choisir le cloud le plus adapté à ses applications. De même, il lui sera également possible de porter l’hybridation sur différents clouds publics selon les applications : privilégier Amazon Web Services pour les vidéos, retenir Google pour le stockage et Microsoft Azure pour les applications métier…

Disposer d’un réseau performant et se faire accompagner par le bon prestataire sont les conditions sine qua non pour bénéficier pleinement du meilleur des deux mondes. Résultat : l’entreprise bénéficie d’infrastructures qu’elle ne pourrait pas construire en privé. Un avantage compétitif indispensable pour relever le défi de la transformation digitale !

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Jérôme Dilouya est Président et co-fondateur d’Intercloud