La sécurisation des environnements cloud modernes repose sur une combinaison stratégique de cyber-résilience, gestion des accès, et automatisation des remédiations. Voici comment à travers des technologies avancées comme l’IA, les solutions CNAPP et la sécurité Zero Trust, les entreprises parviennent à consolider leurs défenses en continu du cloud.
Avec l’adoption croissante des technologies cloud, les entreprises doivent désormais gérer des infrastructures de plus en plus complexes. Comme l’admettent 73 % des professionnels du secteur, le recours à la technologie cloud a contribué à compliquer la gestion des infrastructures. Dans un tel contexte, les entreprises qui adoptent des stratégies de sécurité proactives avec une gestion continue des risques sont les plus à même de bénéficier des avantages du cloud en toute sécurité.
Voici les différents axes stratégiques à anticiper en matière de gestion continue des risques pour consolider les défenses cloud, depuis la cyber-résilience, à la sécurisation des accès, en passant par l’automatisation dans la prévention des risques, le CSPM ou encore la sécurisation du code.
Comprendre la cyber-résilience dans le cloud
La cyber-résilience transcende les mécanismes de défense classiques car elle consiste à maintenir la continuité opérationnelle en cas d’incidents de sécurité. L’urgence de mettre en œuvre des stratégies résilientes encourage la définition d’un cadre robuste pour anticiper, atténuer les menaces potentielles et reprendre rapidement leurs activités après une perturbation. Cette approche proactive implique une surveillance continue, l’intégration de renseignements sur les menaces et des mécanismes de réponse automatisés.
Sécuriser les accès en éliminant les vulnérabilités
Pour garantir une cyber-résilience optimale, il faut d’abord neutraliser tous les points d’entrée susceptibles de créer des vulnérabilités. Une stratégie de défense complète repose sur une prévention en temps réel, associée à l’adoption d’un modèle de sécurité Zero Trust pour assurer une protection robuste et proactive contre les menaces.
Cela suppose :
> Assurer la prévention en temps réel des menaces réseau au niveau du périmètre du cloud, notamment là où il interagit avec Internet et les services cloud accessibles aux développeurs et aux prestataires externes.
> Être capable, grâce à l’IA d’analyser les comportements et les schémas pour détecter et prévenir les attaques zéro-day. Des solutions permettent de réaliser des gains de temps et d’argent, en accélérant la remédiation et en éclipsant les approches de sécurité classiques.
> Sécurité de la charge de travail : bien que les solutions sans agent pour les machines virtuelles (VM) et serveurs soient certes plus faciles à utiliser, la prévention réalisée à partir d’agents pour les applications critiques permet de renforcer la sécurité et réduire la surface d’attaque.
A ceci s’ajoute d’une part, la nécessité de mettre en œuvre une politique Zero Trust unifiée dans tous les environnements cloud, qu’ils soient publics, privés ou basés sur Kubernetes. La cohérence, c’est primordial. Cela passe le remplacement des politiques basées sur les IP par des politiques fondées sur les identités des utilisateurs, des objets cloud et des applications qui permettront au SI de s’adapter aux environnements évolutifs.
Et d’autre part, d’utiliser le CNAPP optimisé avec un contexte de sécurité préventif pour :
> Identifier les combinaisons de risques qui représentent des menaces graves, pour réduire la surcharge d’alertes et améliorer la priorisation des menaces.
> Gérer les erreurs de configuration de manière automatisée.
> Gérer les droits d’accès en évaluant les politiques d’habilitation natives en vue de hiérarchiser les alertes qui représentent un réel problème.
Concilier sécurité, agilité et gestion des risques
Pour gérer efficacement les risques dans le cloud, les entreprises ont besoin d’une stratégie agile qui s’appuie idéalement sur l’IA et le Machine Learning pour faciliter l’identification et la hiérarchisation des risques. Selon la récente étude IBM Security Cost of a Data Breach 2024, les entreprises qui ont eu recours à l’IA dans leurs stratégies de prévention des risques ont enregistré des résultats significatifs en matière de réduction des coûts et d’efficacité, grâce notamment à une réduction du temps de remédiation significative par rapport aux méthodes de sécurité classiques plus orientées sur la détection et la remédiation.
Les défis de la conformité et de la gouvernance (CSPM)
Le domaine de la conformité et de la gouvernance dans le cloud peut s’avérer complexe, surtout lorsqu’il est question d’assurer l’application cohérente de mesures de conformité, la protection des données sensibles, ou encore le respect des politiques et la prévention des dérives des systèmes. Les outils automatisés de gestion de la conformité, comme le CSPM, assurent une surveillance continue et offrent un état des lieux en temps réel de l’infrastructure cloud. Ils permettent de vérifier que les normes réglementaires sont respectées et appliquées de manière cohérente dans tout l’environnement cloud. En détectant et en corrigeant automatiquement les mauvaises configurations, ces outils sont capables de réduire les risques de violations de données et les amendes potentielles qui pourraient en découler.
Sécurisation du code dans le cloud
Pour garantir la sécurité du code, les entreprises doivent adopter des pratiques de codage sécurisées pour identifier les vulnérabilités dès le début du processus. Des révisions régulières du code et des analyses statiques pourront renforcer cette sécurité, avec notamment l’intégration de tests de sécurité automatisés dans les pipelines CI/CD.
Grâce à ces stratégies, les entreprises pourront considérablement améliorer la sécurité de leurs applications en cloud. Elles seront plus résilientes face aux menaces émergentes et assureront une protection continue dans un environnement extrêmement évolutif.
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Par Eddy Sifflet, expert cybersécurité chez Check Point France