Encore conceptuelle hier, la maison connectée est aujourd’hui en pleine phase de développement. Le cabinet Gartner prévoit que d’ici 2022, les foyers des pays les plus développés devraient être équipés en moyenne de près de 500 appareils connectés[1]. Cette estimation inclut tout type de dispositif, de l’éclairage à la musique en passant par les rasoirs électriques.

Cette prévision pourrait bien se concrétiser si l’on en croit l’étude française menée par Harris Interactive en 2014[2]qui révèle que 62 % des personnes interrogées sont intéressées par le chauffage connecté / thermostat intelligent, suivi de près par les systèmes de surveillance connectés (53 %) et les systèmes de compteurs d’eau, gaz ou électricité connectés (52 %). Si pour le moment la maison connectée « type » se compose essentiellement de 4 ou 5 appareils tels que les smartphones, les tablettes ou encore les téléviseurs connectés, tous les domaines de la maison et plus globalement de la vie quotidienne devraient être concernés.

Le nombre croissant d’objets connectés laisse entrevoir un formidable potentiel pour les utilisateurs bien sûr et des opportunités multiples d’investissements pour les entreprises. Mais la diversité des fonctionnalités proposées n’assurera pas seule la performance et le succès des objets connectés qui devront parfois interagir entre eux. Pour garantir une expérience utilisateur optimale, l’infrastructure sur laquelle s’appuient les objets connectés devra être fiable, agile et performante afin de répondre aux différents défis de mobilité, de stockage et de connectivité. La qualité de l’expérience d’utilisation est effectivement intimement liée à ces contraintes.

L’Internet des Objets va générer d’énormes quantités de données à mesure que les objets connectés vont se multiplier, en sollicitant toujours plus la bande passante pour assurer le transfert des flux qui transiteront d’Internet vers le cloud et via le data center. Toutes ces informations devront être stockées, traitées et redistribuées en temps réel sans créer de goulot d’étranglement pouvant ralentir le trafic des données circulant sur le réseau. Les temps de latence devront être toujours plus réduits pour répondre aux exigences de constance et d’immédiateté des utilisateurs.

Pour les entreprises qui souhaitent capitaliser sur l’opportunité que représente la maison connectée, elles devront ainsi pouvoir s’appuyer sur un réseau offrant une excellente connectivité et une couverture appropriée à leur gamme de produits, de services ou d’offres. Beaucoup de data centers existants sont conçus pour répondre à des demandes de stockage et de bande passante relativement modestes. Mais pour que la maison connectée puisse réellement connaître le succès qui lui est prédit et pour répondre aux différents défis inhérents aux objets connectés, le choix du data center revêt une importance capitale. En tant que point de convergence des flux, le centre de données devient en effet un maillon central de l’Internet des Objets.

Pour orienter leur choix, les entreprises pourront bien sûr s’appuyer sur des critères spécifiques, tels que l’offre de connectivité et l’emplacement du data center qui offrira de meilleures performances et garantira de meilleurs temps de latence si celui-ci héberge les principaux points d’interconnexion Internet. De plus, le nombre de données échangées induira nécessairement des problématiques en matière de sécurité. Par conséquent, il sera plus prudent pour les entreprises de se tourner vers des data centers bénéficiant de certifications spécifiques.

Mais surtout, les entreprises devront plus que jamais considérer les possibilités de convergence rattachées à l’écosystème de partenaires commerciaux présents dans les data centers. La diversité des objets connectés doit être vue comme une occasion de collaborer et de partager les ressources nécessaires pour assurer son développement. En intégrant un environnement mutualisé où des acteurs de secteurs similaires sont présents et organisés sous forme de hubs dédiés (cloud, digital media, etc.), les entreprises pourront bénéficier de la meilleure connectivité à faible coût et être en lien direct avec leurs principaux partenaires pour faciliter la gestion de leur activité et faire croître plus rapidement leurs opportunités de développement.

La maison connectée offre de belles perspectives et il sera intéressant de voir certaines des applications que les fabricants auront imaginées pour elle.

Néanmoins, pour que ces nouveaux usages se développent de façon performante, il ne faut pas uniquement prendre en considération les fonctionnalités, mais également l’infrastructure, le data center constituant un levier clé du succès des objets connectés. La « maison connectée » implique de planifier et de penser l’infrastructure dans les moindres détails afin de poser les jalons de sa réussite.

 

[1]« The Future Smart Home 500 Smart Objects Will Enable New Business Opportunities » – Gartner, 2014
[2]Objets Connectés : the next big thing ?– Harris Interactive, 2014

 

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Par Richard Dorgan, Directeur Marketing et Communication, Interxion et Fabrice Coquio, Président d’Interxion France