Un peu plus d’un mois après son split programmé et la séparation de l’entité Kyndryl, IBM ouvre un nouveau chapitre de son histoire en enregistrant sa plus forte croissance trimestrielle depuis 10 ans !

Retrouver de l’agilité et un dynamisme aussi bien financier que boursier. Telle était la motivation derrière le split IBM/Kyndryl en novembre dernier. Désormais délestée de ses activités historiques d’infogérance, l’entreprise qui fête ses 110 ans d’existence renoue avec la croissance. IBM affiche ainsi un gain de 6,5% de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre 2021 par rapport à l’année précédente. « C’est le premier trimestre à illustrer ce à quoi ressemble l’IBM d’aujourd’hui, c’est-à-dire une société à la croissance plus élevée », explique ainsi le directeur financier James Kavanaugh dans une interview à Reuters. « En 2021, nous avons continué à investir pour l’avenir en augmentant les dépenses de R&D, en élargissant notre écosystème et en acquérant 15 entreprises pour renforcer nos capacités en matière de cloud hybride et d’IA. Avec la séparation de Kyndryl actée, nous avons franchi la prochaine étape dans l’évolution de notre stratégie, en créant de la valeur et en renforçant notre profil financier. »

Le chiffre d’affaires trimestriel bondit ainsi à 16,7 milliards de dollars pour un bénéfice avant impôts de 2,9 milliards de dollars en croissance de 183% par rapport au même trimestre 2020 !

La division « logiciels » (celle qui intègre Red Hat et les solutions ‘cloud hybride’) affiche un chiffre d’affaires trimestriel de 7,3 milliards de dollars (en hausse de 8,2%) porté par un Red Hat toujours inscrit sur une croissance à deux chiffres (+19%).

La division « consulting » est elle aussi en forte croissance (13,1%) avec un CA trimestriel de 4,7 milliards de dollars.

La division « infrastructure » est, elle, en léger recul (-0,2%) particulièrement affectée par la baisse des ventes des mainframes IBM Z. IBM arrive en fin du cycle inauguré en 2019 avec le lancement du Z15. Des cycles qui semblent se raccourcir, puisque plusieurs sources anticipent l’annonce de la prochaine génération de mainframes IBM en milieu d’année 2022.

La plus grosse déception est à aller chercher dans la section « Data & AI » de la division « logiciels ». Contrairement à Red Hat qui s’affirme trimestre après trimestre comme le meilleur investissement jamais réalisé par IBM, cette section n’affiche qu’une croissance de 1% alors qu’IBM a lourdement investi dans Watson. D’ailleurs, on a appris cette semaine qu’IBM allait rétrocéder au fond Francisco Partners une bonne partie de ses activités « Watson Health » (IA appliquée au secteur de la santé) pour près d’un milliard de dollars. IBM se retire ainsi du marché de la santé au moment où Microsoft investit 19 milliards de dollars dans Nuance et Oracle 28 milliards de dollars dans Cerner.