Le chiffre d’affaires du logiciel européen est moins élevé que celui du seul Microsoft : 57,4 milliards d’euros (incluant la partie services) pour le premier contre 70 mds€ pour le second.
Côté bénéfices, la comparaison est encore plus cruelle : 6,4 contre 17,6mds. C’est ce qu’indique la 9e édition du classement Truffle 100 publié par le fonds d’investissement Truffle Capital.
La comparaison peut être faite chaque année mais elle donne d’emblée une idée de la modestie de l’industrie européenne par rapport à son homologue américaine. Le Vieux Continent ne compte que 3 éditeurs de catégorie mondiale : SAP, qui domine largement ce classement, et Sage dans les applications de gestion d’entreprise et Dassault Systèmes dans les logiciels de conception, de maquette numérique et de solutions pour la gestion du cycle de vie d’un produit. De Dassault Systèmes à Lectra, la France compte 21 éditeurs dans ce classement 2014.
En 2013, la croissance a été modeste en se fixant à 2,7 %, un niveau assez inférieur au logiciel français qui s’est établie à 6 %. 5 pays se distinguent particulièrement et représentent 84 % de l’activité totale. On y retrouve sans trop de surprise les trois premières puissances économiques européennes (Allemagne loin devant grâce à la présence de SAP, Le Royaume-Uni et la France). Viennent ensuite la Suède et la Hollande qui font preuve d’un bon dynamisme avec une activité logicielle importante eu égard à la taille de leur économie.
Lors de la publication de la première édition de ce classement, Truffle Capital considère que les éditeurs européens étaient dans une situation de haut risque. Alors qu’ils ont besoin de plus de ressources que ce qu’ils peuvent générer par leur activité propre, leur accès aux marchés financiers se sont réduits de manière significative. D’où une situation de tension qui n’est évidemment pas favorable à leur développement.
Les auteurs de cette étude annuelle rappellent l’intense compétition qui caractérise le secteur du logiciel notamment via la mutation vers les SaaS et le mobile, la pression sur les prix. Ils renouvellent une mesure bien connue depuis de nombreuses années avec le Small Business Act pour faciliter le développement des petits éditeurs et faire émerger des acteurs de taille moyenne capable de s’imposer sur les marchés internationaux.