Les résultats financiers de Google pour le premier trimestre 2023 montrent que son cloud public affiche pour la première fois des bénéfices… 15 ans après sa création !

Malgré des conditions macro-économiques défavorables, des budgets publicitaires en berne et des entreprises qui réévaluent fortement leurs investissements dans le Cloud, Alphabet (la maison mère de Google) affiche, pour Q1 2023, un CA trimestriel en croissance de 3% par rapport à Q1-2022 qui s’élève 69,79 milliards de dollars.
Certes, le bénéfice net est en retrait : il s’élève à 15,05 milliards de dollars pour le premier trimestre 2023 (contre 16,4 milliards de dollars, il y a un an). Mais ce résultat inclut 2,6 milliards de dollars de charges exceptionnelles liées aux récentes suppressions d’emplois et réduction des espaces de bureaux (rappelons qu’Alphabet a annoncé en début d’année un plan de 12 000 licenciements).

Comme toujours, 99% de l’activité d’Alphabet provient de Google. Et en ce qui concerne cette marque mythique, la division Google Search a généré à elle seule un CA de 40,36 milliards de dollars au premier trimestre 2023 (en légère hausse puisque Google Search enregistrait un CA de 39,6 milliards de dollars au Q1 2022).
Bien sûr 78% des revenus de Google continuent de provenir des rentrées publicitaires (au travers de Google Search, YouTube, etc.). Ils s’élèvent à 54,5 milliards de dollars et sont stables par rapport au premier trimestre 2022, ce qui est plutôt une bonne surprise.

Mais ce qui retient surtout l’attention, ce sont les résultats de Google Cloud. Pour la première fois de son histoire (Google Cloud est officiellement né le 7 avril 2008), le Cloud de Google affiche des bénéfices d’exploitation :  191 millions de dollars (contre une perte de 706 millions de dollars au un plus tôt !).

Le Chiffre d’Affaires trimestriel de la division Google Cloud s’élève à 7,454 milliards de dollars (contre 5,8 milliards un an auparavant). Il en croissance de 27,5%, « seulement » ajouteront les esprits chagrins (contre 32% au trimestre précédent). Un fléchissement de la croissance du Cloud qui est commun à tous les acteurs mais reste toutefois important alors que le marché est plus mature mais surtout que les entreprises cherchent désormais à bien mieux contrôler et optimiser leurs dépenses cloud sans toutefois handicaper leur agilité et leur capacité d’innovations.

Il est intéressant de voir ainsi Google Cloud devenir rentable alors même que la croissance du cloud fléchit et que les conditions macro-économiques sont défavorables et plus qu’incertaines. Cette rentabilité montre que Google Cloud a trouvé son équilibre et réussit à s’imposer sur le marché notamment au travers de ses services phares que sont BigQuery et VertexAI.

Toutefois, il faut noter que ce bon résultat s’explique aussi par une réduction de 988 millions de dollars des dépenses d’amortissement, en raison de modifications ayant prolongé la durée de vie estimée de son parc de serveurs. Par ailleurs, on rappellera que Google Cloud a annoncé une augmentation des tarifs de Google Workspace, même si celle-ci n’aura un impact sur les résultats qu’en seconde partie d’année.

Ce bénéfice – attendu de longue date – marque un tournant majeur pour Google Cloud, mais aussi pour Google et pour Alphabet. Toutefois rien n’est gagné. Entre le ralentissement de la croissance, les tensions internationales, la crise économique, les défis posés par les politiques de souveraineté européenne, la forte concurrence d’AWS et Azure, et une volonté de restreindre les embauches, le cloud de Google devra redoubler d’efforts pour maintenir sa nouvelle dynamique positive.

 

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