Contrairement à d’autres acteurs qui entremêlent les résultats de toutes leurs activités cloud, Google est avec AWS l’un des acteurs les plus transparents quant à la rentabilité réelle de ses investissements ‘cloud public’.

Google va bien. C’est le moins que l’on puisse dire. Sa maison mère Alphabet a vu ses revenus bondir de 32% au dernier trimestre 2021 pour atteindre un chiffre d’affaires de 75,3 milliards de dollars pour un bénéfice net de 20,6 milliards de dollars.

Sur l’année 2021, le CA annuel d’Alphabet s’élève donc à 258 milliards de dollars en hausse de 41% par rapport à 2020. Un retour aux beaux jours alors que 2020 avait marqué la plus faible progression du groupe – 13% « seulement » – depuis plus d’une décennie. Les bénéfices annuels s’élèvent à 76 milliards de dollars en hausse de 89% !

Sans surprise, les revenus du groupe proviennent pour l’essentiel de la publicité. La branche « Advertising Business » (qui comprend aussi la publicité sur YouTube) constitue toujours 81% du chiffre d’affaires d’Alphabet. Et Google représente toujours 99,5% des revenus du groupe Alphabet.

Tout ce qui est hardware (notamment la gamme Pixel) ainsi que le Play Store et autres services non publicitaires de Google constituent la seconde plus importante division de Google. Elle a rapporté 8,1 milliards de dollars au quatrième trimestre 2021 en hausse de 22%.

Mais la division la plus intéressante à observer est la division « Google Cloud ». Elle présente un CA au quatrième trimestre de 5,5 milliards de dollars en croissance de 30% (hausse similaire au 46% de croissance d’Azure durant ce dernier trimestre 2021). Sur l’année 2021, le CA de la division cloud s’élève donc à 19,2 milliards de dollars en croissance de 47%.
Malgré tout, cette division reste la seule division déficitaire de Google ! Elle affiche sur l’année 2021 une perte totale de 3,1 milliards de dollars.
Le cloud nécessite de lourds investissements matériels. Pour essayer de devenir plus rapidement rentable, Google Cloud avait annoncé l’an dernier sa volonté de prolonger d’une année supplémentaire la durée de vie de ses serveurs les plus anciens. Mais la forte concurrence d’AWS et Azure ainsi que les velléités européennes de souveraineté maintiennent une forte pression sur la division cloud de Google qui doit sans cesse continuer d’innover et d’investir dans de nouveaux datacenters régionaux et de nouveaux services.


La prolongation de la durée de vie des serveurs n’a donc pas suffi à Google Cloud pour devenir rentable.

Pourtant l’entreprise reste optimiste concernant sa division Cloud et préfère se focaliser sur d’autres indicateurs que les pertes. Son PDG, Sundar Pichai, note que le carnet de commandes d’Alphabet est en augmentation de 70% et que Google Cloud en constitue l’essentiel. Il indique que la force de vente a triplé en 2021 et que la contribution des partenaires de distribution sur Google Cloud a plus que doublé. Des signes positifs.