Né de la fusion de HQS et Cambridge Quantum, Quantinuum a de grandes ambitions et s’affirme déjà comme un acteur qui compte dans l’univers naissant de l’informatique quantique.
En juin 2020, Honeywell – dont on ne parlait plus trop dans l’univers informatique depuis la fin des années 80 (l’entreprise s’étant recentrée sur l’aéronautique, la chimie et la gestion de buildings) – créait la surprise en annonçant son propre premier ordinateur quantique le « Model H0 » à base de ions piégés, doté de 6 qubits pour un Volume Quantique de 64.
Honeywell levait ainsi le voile sur les travaux de sa division Honeywell Quantum Solutions « HQS ». Cette dernière annonçait en novembre 2020 son « Model H1 » (10 qubits, Volume Quantique de 128 désormais étendu à 512 grâce à une nouvelle gestion d’erreurs) et dévoilait une roadmap d’une nouvelle machine tous les six mois. En juin 2021, Honeywell confirmait qu’elle disposait bien d’un « Model H2 » en prototype et travaillait déjà sur un « Model H3 ». Toutefois le peu de communication du groupe à ce sujet laisse supposer que comme tous les acteurs, Honeywell rencontre des difficultés à monter en échelle et a pris un peu de retard sur sa roadmap.
Pour mieux concentrer ses efforts, Honeywell annonce la fusion entre son entité HQS et la startup britannique Cambridge Quantum. Si Honeywell a surtout focalisé ses efforts sur le matériel, Cambridge Quantum s’est en revanche focalisée sur le logiciel avec à son actif un SDK cross plateforme (IBM, Honeywell, Google, IonQ..) dénommé TKET mais aussi des applications pratiques en cybersécurité (IronBridge), en chime (Eumen), en Machine Learning (QML et QNLP).
La fusion des deux entités a donc beaucoup de sens et donne naissance à un nouvel acteur dénommé Quantinuum disposant d’une première enveloppe budgétaire de 270 millions de dollars et riche de 400 collaborateurs dont 300 chercheurs (soit l’une des workforces quantiques les plus importantes à travers le monde).
Honeywell détient 54% de cette nouvelle entité. L’entreprise est basée à la fois à Cambridge UK et à Broomfield dans le Colorado (USA).
L’entreprise compte rapidement pouvoir agrandir son tour de table et envisage déjà une future introduction en bourse pour suivre les pas de IonQ (entrée en Bourse en 2021 et dont la capitalisation a depuis presque doublé pour dépasser les 3,6 milliards de dollars) et Rigetti (qui a annoncé sa prochaine entrée en bourse).