Sans véritable surprise, c’est bien le GENCI et son TGCC qui emporte l’hébergement du second supercalculateur exaflopique européen confirmant les ambitions de l’Europe dans l’univers des HPC Exascale dont l’unique représentant opérationnel est le Frontier américain. Dénommé Jules Verne, ce futur HPC européen ne devrait cependant pas voir le jour avant 2026…

Le monde des supercalculateurs s’est lancée depuis quelques années dans une course à « l’exascale », des machines capables d’exécuter plus d’un milliard de milliards d’opérations par seconde (soit plus de 1.000.000.000.000.000.000 opérations en virgule flottantes sur 64 bits réalisées en 1 seule seconde).

Les USA ont été les premiers à franchir cette barrière technologique avec la mise en opération du Frontier au premier trimestre 2022, premier ordinateur exaflopique de la planète Terre.

Peu de temps après, l’Europe réagissait en annonçant le financement de la construction du JUPITER installé au centre de recherche FZJ de Jülich en Allemagne dont l’entrée en fonction est prévue en 2024. A l’époque, l’Europe avait aussi annoncé que ce plan de financement couvrirait également la construction d’un second HPC exaflopique européen sans préciser quel pays serait l’heureux élu (même si, déjà, tous les regards se tournaient vers le TGCC français).

Cette semaine, EuroHPC a confirmé et officialisé la création du « Jules Vernes » son second HPC exaflopique après Jupiter. Il sera hébergé au TGCC (Très Grand Centre de Calcul) du Commissariat aux énergies alternatives et l’énergie atomique situé à Bruyères-le-Châtel, dans l’Essone à quelques 32 Km au Sud-Ouest de Paris.

Le chantier de ce nouveau calculateur, hébergé en France mais destiné à tous les centres de recherche européens, représente un investissement de 542 millions d’euros sur 5 ans, financés à 50% par l’Europe et le reste par la France et les Pays-Bas.

Peu de détails ont été communiqués mais on sait que sa puissance dépassera les 1 EFlops et que la machine disposera d’un stockage de démarrage de 300 Po. Il s’appuiera sur une architecture « modulaire » et « économe en énergie ». En revanche on ignore quel sera le prestataire technologique : Atos ou HPE/Cray ? Avec de l’AMD, de l’Intel, du NVidia ou du processeur européen SiPearl ?

« Grâce à sa capacité de calcul massive, Jules Verne contribuera à résoudre des défis sociétaux dans plusieurs domaines, tels que l’énergie (par exemple, soutenir le développement de l’énergie de fusion), la santé (par exemple, l’analyse rapide des données génomiques pour les mutations virales ou la détection rapide des maladies) et gestion du changement climatique (par exemple, en fournissant des modèles de prévisions météorologiques à haute résolution). Il fera également progresser nos capacités en matière de simulation informatique quantique », expliquent les responsables du projet.

Le Jules Verne devrait entrer en opération en 2026.

Pour rappel, l’entité EuroHPC a jusqu’ici financé 8 HPC en Europe en plus des futurs Jupiter et Jules Verne :

LUMI (3ème du classement TOP500 mondial) en Finlande,
Leonardo (4ème du classement TOP500 mondial) en Italie,
MeluXina (57ème) au Luxembourg,
Deucalion (non encore classé, puissance autour des 10 PFlops) au Portugal,
Karolina  (75ème) en République Tchèque,
MareNostrum5 (98ème) en Espagne,
Discoverer (134ème) en Bulgarie,
Vega (166ème) en Slovénie.

 

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