Les « cryptos » sont en crise et les technologies blockchain sont au creux de la courbe « Hype Cycle ». Pour autant ces dernières commencent vraiment à se démocratiser dans bien des cas d’usage. Pour s’imposer sur le long terme, ces technologies vont devoir faire de l’interopérabilité de la blockchain une réalité…

L’écosystème crypto est aujourd’hui fragilisé et ne connait pas sa meilleure période. Malgré l’ampleur médiatique du sujet ces derniers mois, la valeur de nombreux actifs crypto chute.

Si la situation semble complexe aujourd’hui- il ne faut pas oublier qu’elle l’était aussi en 2018 – il est important de se rappeler que la catégorie « crypto » dépasse de loin le « simple » actif numérique échangé contre une valeur monétaire, et qu’elle contient encore de nombreuses utilisations dans le monde réel étayées par des systèmes cryptographiques.

En outre, si la valeur de la crypto-monnaie peut chuter, les blockchains et les technologies de registres distribués sous-jacentes fonctionnent toujours, tout comme les systèmes qui s’y rattachent. Les « smart contracts » permettent divers cas d’utilisation innovants, quel que soit le secteur. Par exemple, le but unique d’un NFT n’est pas de vendre une photo numérique d’un singe pour un million, mais de fournir un service de gestion d’identité compatible avec toutes les technologies, appareils et autres interfaces.

Ainsi, la blockchain permet aux systèmes d’être à la fois sûrs, efficaces, et rentables. Cependant, cela ne permet pas de remplacer l’ensemble des autres solutions. C’est pourquoi il est vital pour les blockchains de toujours intégrer un haut niveau d’interopérabilité avec les autres sources de données.

L’interopérabilité des données, essentielle pour les blockchains

Prenons l’exemple d’une grande bourse numérique qui négocie des crypto-monnaies. Alors que des éléments du système seront construits sur divers réseaux de blockchains, la bourse veut également être en mesure de traiter rapidement les données et de prendre des mesures à la suite de divers événements – comme l’achat d’un actif par un client.

A l’instant où le client a confirmé cet achat, il s’attend par exemple à ce que la mise à jour de son solde soit disponible, à l’affichage immédiat de l’actif dans son portefeuille, voire la confirmation par une notification pour plus de sérénité. Toutes ces informations nécessitent l’utilisation d’une technologie autre que la blockchain, comme une plateforme bancaire centrale, un CRM, un système de détection des fraudes ou d’autres applications liées aux clients.

C’est dans ce contexte que l’interopérabilité et le streaming de données – le déplacement des données dans diverses parties de l’entreprise – entrent en jeu. Grâce à une plateforme de streaming de données open source, l’entreprise dispose d’un hub central en charge de s’assurer que ces étapes peuvent être effectuées au sein de l’entreprise, tout cela avant de transférer l’achat réel de l’actif sur le réseau blockchain.

Blockchain ou pas blockchain 

Si l’exemple ci-dessus permet d’expliquer les mérites de l’interopérabilité au sein des blockchains, il ne fait qu’effleurer les cas d’utilisation d’une plateforme de streaming de données. Les blockchains ne sont pas la solution idéale pour tous les cas d’utilisation.

Les blockchains ont des limites, comme la quantité de données pouvant être traitées par seconde, le nombre de sources avec lesquelles elles peuvent être partagées en même temps et leur évolutivité. À ce stade, les avantages des blockchains sont clairs, mais les systèmes informatiques plus traditionnels ont parfois plus de sens dans certaines configurations.
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Par Kai Waehner, Field CTO et conseiller technologique mondial chez Confluent

 


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