Comment renforcer les liens entre les collaborateurs dans un monde du travail hybride ? L’une des pistes souvent poursuivies par les RH s’appuie sur le serious gaming. Microsoft préfère le « gaming » tout court et intègre son Solitaire et autre Démineur en versions muliplayers au cœur de Teams !

Alors qu’une majorité de DSI et administrateurs de parcs PC s’empressent de supprimer les jeux intégrés au système dans leurs déploiements Windows, Microsoft veut les réinfiltrer au cœur de son hub collaboratif Teams ! Ces jeux Windows, comme Solitaire ou Démineur, jusqu’ici perçus comme néfastes à la productivité des employés font un retour en force dans l’entreprise porté par le travail hybride et la nécessité de trouver de nouveaux moyens de recréer des liens entre des collaborateurs en télétravail ou en mobilité une grande partie du temps.

La semaine dernière Microsoft a ainsi officialisé une fonctionnalité dont nous avions fait l’écho dès juin dernier : l’arrivée des jeux dans Teams. « Partout, les gens s’efforcent d’instaurer la confiance, de créer des liens et d’améliorer le moral des équipes. Pourquoi ne pas jouer à des jeux pour les aider ? Jouer à des jeux avec des collègues de travail peut en effet favoriser les relations et la collaboration. Bien que certains puissent considérer les jeux au travail comme une distraction, les avantages sont nombreux. En fait, selon une étude de l’université Brigham Young, les équipes qui jouent ensemble à de courts jeux vidéo sont 20 % plus productives que celles qui participaient à des activités de consolidation d’équipe plus traditionnelles » justifie Nicole Herskowitz, Vice President Microsoft Teams.

L’application « Games for Work » s’installe au cœur du hub collaboratif de Microsoft. Il suffit alors d’un clic pour intégrer un jeu à une réunion Teams. Quatre jeux sont aujourd’hui disponibles. Tous ont été développés par le studio « Microsoft Casual Games » et dérivent de jeux disponibles sur le Windows Store : Solitaire, Minesweeper, Wordament et IceBreakers. Mais ces versions sont spéciales. Elles ont été réécrites en version « multi player » et supportent de 2 à 250 joueurs !

« Plus de 3 milliards de personnes dans le monde jouent à des jeux. Ils ont un rôle crucial pour rassembler les gens – particulièrement ces dernières années avec les confinements de la crise pandémique », explique Jill Braff, directrice générale du studio Microsoft Casual Games. « Les jeux favorisent la créativité, la collaboration et la communication… Nous sommes impatients de voir comment l’application Games for Work sur Microsoft Teams va inspirer la productivité et favoriser les connexions au travail. »

Bien sûr tout le monde n’est pas joueur. Mais les jeux proposés sont accessibles au plus grand nombre et, magie de Teams oblige, les collaborateurs ne sont pas obligés de tous activement participer et peuvent se contenter de regarder les autres s’affronter tout en faisant des commentaires et en se moquant gentiment de leurs collègues.

Avouons-le, nous sommes très curieux chez InformatiqueNews de voir comment cette fonctionnalité va être appréciée par des DSI et patrons européens réputés pas franchement fans des mélanges loisirs et travail. Les jeux peuvent être très addictifs, particulièrement dans les versions multijoueurs où chacun est appelé à battre le record des autres. Et l’addiction est rarement compatible avec la productivité. Games For Work veut insuffler une culture plus collaborative dans un monde du travail devenu hybride mais il va d’abord falloir, dans bien des entreprises, changer la culture des PDG, des RH et des DSI.

Reste qu’à l’heure où les licenciements se multiplient dans les entreprises de la Tech, utiliser le jeu peut s’avérer un moyen ludique et drôle de resserrer les liens dans les équipes et d’insuffler un peu de fun dans un climat potentiellement morose.

L’initiative de Microsoft n’est d’ailleurs pas unique. D’autres éditeurs tentent également de s’appuyer sur le jeu et les activités ludiques pour rendre les réunions plus interactives et favoriser le « team building ». C’est notamment le cas de « Kahoot! », un éditeur spécialisé dans l’apprentissage par le jeu à l’école comme dans l’entreprise. Sa solution peut s’intégrer à Teams et d’autres plateformes collaboratives. Dans un style un peu différent, c’est aussi le cas de Polly (qui s’intègre à Teams, Slack et Zoom) et vise à rendre les réunions bien plus interactives avec des Quizz et des jeux.

Une approche différente mais complémentaire à celle des « Serious Games » portée par des acteurs européens et français comme Succubus Interactive, Manzalab, My-Serious-Game, iLow, ou dans le domaine de la cybersécurité Terranova.

 

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