Nutanix a donné ce Mardi le coup d’envoi de sa conférence virtuelle « .NEXT 2021 », une manifestation marquée par le lancement d’une nouvelle version majeure de sa plateforme avec des fonctionnalités très attendues…

« La plateforme cloud de Nutanix continue de briser les silos courants au sein des équipes informatiques, avec pour objectif de simplifier les opérations afin que les entreprises puissent se concentrer sur leurs besoins Business. Avec AOS 6, nous nous sommes attachés à relever les défis communs auxquels de nombreuses entreprises sont confrontées dans les environnements hybrides multiclouds, notamment la sécurité, la reprise après sinistre et les réseaux virtuels » explique le nouveau CEO de Nutanix, Rajiv Mirani, en introduction de la conférence « .NEXT 2021 ».

Une phrase qui résume presque à elle seule toute la philosophie actuelle du pionnier de l’hyperconvergence et les principales annonces à retenir de sa grande conférence annuelle.

Ainsi, chez Nutanix, il y a fort longtemps que l’on ne parle plus d’hyperconvergence. Rajiv Mirani expliquait encore récemment que le terme HCI avait – au fil du temps – évolué de « Hyper Converged Infrastructure » vers « Hybrid Cloud Infrastructure ». Une évolution naturelle et logique alors que les systèmes hyperconvergés ont souvent servi de fondation à un cloud privé et que les scénarios hybrides se sont multipliés. Une hybridation qui ne se fait pas vers le cloud public mais vers LES clouds publics, les entreprises ne mettant pas leurs œufs dans le même panier que ce soit pour des raisons de résilience, pour faire jouer la concurrence, ou pour des raisons réglementaires (« souveraineté européenne » notamment).

Et ces dernières années, Nutanix a fait beaucoup pour fluidifier les scénarios hybrides en proposant sa plateforme sur les différents hyperscalers (notamment via Nutanix Clusters sur AWS et Azure) et en développant des services résolument « multicloud » comme Frame ou Beam.

Aujourd’hui, avec AOS 6, véritable star de cette édition 2021 de « .NEXT », Nutanix va plus loin dans cette vision en levant certaines des limitations et contraintes les plus flagrantes mais aussi en tablant toujours un peu plus sur son propre hyperviseur AHV (un moyen de briser un peu plus les liens qui peuvent encore unir certain de ses clients à l’univers de son concurrent VMware) .

AOS 6 : Un concurrent pour VMware NSX-T ?

AOS est la couche historique de Nutanix, la fondation qui implémente le software defined storage au cœur des approches hyperconvergées. Avec le temps, AOS a évolué d’une solution SDS à une solution SDI (Software Defined Infrastructure) mais il lui manquait encore une véritable couche complète de virtualisation du réseau. AOS 6 intègre « Flow Networking », une virtualisation avancée du réseau construite sur l’hyperviseur maison AHV.

Et celle-ci présente deux intérêts majeurs :

– Le premier est d’intégrer des fonctionnalités VPN sans utiliser d’appliances physiques dédiées. Une telle intégration constitue un atour majeur à l’heure où le télétravail en VDI s’est intensifié avec la pandémie et à l’heure où les entreprises ont besoin d’étendre de façon sécurisée leurs réseaux aux infrastructures clouds.

– Le second est la possibilité de créer très facilement des « clouds privés virtuels » (VPC) concrétisant la vision d’un réseau multicloud hybride. Il en découle une plus grande agilité et simplicité pour gérer des workloads qui s’étendent du cloud interne aux clouds externes.

AOS 6 : Du Metro sur AHV

Jusqu’ici, les fonctionnalités de Metro Clustering proposées par Nutanix (autrement dit la capacité à réaliser de la haute disponibilité multi-sites en présentant l’ensemble comme un cluster unique) étaient restreintes à l’utilisation de l’hyperviseur VMware (ESXi). Avec AOS 6, Nutanix intègre les fonctionnalités ‘Metro Availabilty’ à son hyperviseur maison AHV. C’était sans doute l’un des principaux freins qui retenaient encore les clients Nutanix à utiliser AHV en lieu et place de l’hyperviseur VMware. Cette fonctionnalité tire profit des capacités de réplication synchrone (présentes de longue date) pour garder les applications critiques synchronisées avec 5 ms ou moins de latence. Pour configurer et exploiter tous les aspects de cette disponibilité de Metro Availability sur AHV, l’interface Prism Central inclut désormais des politiques de protection, des plans de rétablissement, ainsi qu’une vue complète et détaillée des états de « Disaster Recovery » des sites primaires et secondaires. En outre, AOS 6 offre aussi la possibilité d’utiliser le cloud public comme site secondaire avec des capacités de chiffrement de bout en bout pour le trafic de reprise après sinistre.
Bref, les clients Nutanix sous AHV disposent désormais de la même panoplie complète de gestion de la continuité d’activité que ceux restés sous VMware.

AOS 6 : Vers du Zero Trust simplifié par le ML

Implémenter des politiques « Zero Trust » au cœur de l’infrastructure étendue est devenue une des priorités des entreprises pour sécuriser leurs applications et leurs données dans un monde hybride et en permanence attaqué. Mais il existe un fossé entre cette volonté et sa concrétisation tant l’élaboration et l’implémentation de politiques peuvent s’avérer compliquées. En combinant Flow Security Central, AOS 6 et le Machine Learning, Nutanix va prochainement intégrer un moteur de planification qui analyse par apprentissage automatique le trafic réseau et recommande les politiques de sécurité et de micro-segmentation les plus adaptées afin de mieux protéger les VM contre les attaques potentielles.
Par ailleurs, Qualys et Nutanix annoncent un partenariat qui permettra à la plateforme cloud du second de s’intégrer à la solution de gestion des vulnérabilités et de « Détection & Réponse » du premier.

AOS 6 : Des performances boostées

Enfin, Nutanix ne pouvait pas mettre à jour AOS sans progresser également sur son terrain de prédilection : la performance. Outre le support officiel des dernières générations de processeurs Intel Xeon « Ice Lake » et AMD Epyc 7003, AOS 6 revisite ses mécanismes de résilience pour booster les performances de certains types de Workload. Par nature, AOS crée deux ou trois copies de la moindre donnée, copies intelligemment réparties au sein du cluster. Mais force est de constater que certains Workloads – comme Hadoop, Splunk, SAS Analytics – utilisent leur propre mécanisme de résilience plutôt que de s’appuyer sur celui de l’infrastructure sous-jacente. Il en résulte un double mécanisme coûteux en performance. De même, bien des SGBD utilisent des bases éphémères pour stocker des données temporaires qu’il importe peu de protéger aussi intensivement. Pour ces Workloads, AOS 6 permet désormais de n’appliquer qu’une réplication simple (RF1, une seule copie). Il en résulte une utilisation plus optimale de l’espace de stockage physique et des gains de performances notables (multipliées par 3 sur des workloads Cloudera par exemple).

En résumé, ce Nutanix .NEXT dévoile un nouveau visage peut être plus pragmatique de Nutanix et une volonté de revenir – au moins un temps – aux fondamentaux de sa plateforme plutôt que de multiplier les services plus ou moins utiles. De quoi rassurer les clients actuels de la marque après les nombreux changements intervenus à la direction de l’entreprise depuis près d’un an.