18 mois après le lancement des 34 plans industriels, Bercy fait un point d’avancement des projets avec comme objectif d’ici avril une concentration sur une dizaine de plans.

En septembre 2013, François Hollande lançait en grande pompe 34 plans de reconquête industrielle (pour plus d’informations) ayant pour objet « d’unir les acteurs économiques et industriels autour d’un objectif commun, d’aligner les outils de l’État au service de cette ambition et de mobiliser les écosystèmes locaux autour de la construction d’une offre industrielle française nouvelle et compétitive, capable de gagner des parts de marché en France et à l’international et de créer ainsi des emplois nouveaux ».

Les différents acteurs viennent de se rencontrer concernant l’ensemble des secteurs du numérique (usages du numérique et technologies du numérique) pour tirer un bilan et réorienter l’organisation et redéfinir le périmètre. La principale évolution annoncée en il y a quelques jours conduira à une réduction du nombre des plans autour de superplans – une dizaine environ. Il ne s’agit pas ici d’en garder certains jugés prioritaires et en arrêtant les moins dynamiques mais plutôt de créer des synergies entre les plans existants autour des usages ou des filières industrielles. Dans cette transition, l’objectif affiché par Bercy est « d’aller plus vite avec une approche plus intégrée » et de définir « des ambitions plus hautes en resserrant les nombre de priorités » sachant que le plan de financement ne serait pas remis en cause. « Et puis, il s’agit aussi de simplifier la gestion de projets » avouent les porte-paroles du ministère. On le comprend assez aisément, il est quasiment impossible de suivre simultanément et efficacement 34 plans menés en parallèle.

Ci-dessous un passage en revue des plans liés au numérique

Big data
Lancé en décembre, le challenge big data à consister à libérer des données ouvertes à exploiter par les startups. A ce stade, 55 startups concourent à ce challenge.

Cloud computing
Lancement en décembre 2014 de la SaaS Academy destinée à aider les éditeurs dans leur évolution vers le modèle SaaS. Lancée à l’initiative d’acteurs privés (OVH, Intel, IBM, HP, Microsoft, VMware et Crayon), la SAAS Academy s’est donné comme objectifs d’accompagner 600 éditeurs français de logiciels dans leur transition vers le Cloud, à travers un ensemble de sessions de sensibilisation et de formation réalisées au sein des 13 régions françaises. L’opération est financée à 100% par des fonds privés, l’essentiel étant supporté par les partenaires à l’initiative du Programme (financement et mise à disposition de personnel), et le solde par une participation des bénéficiaires aux sessions de coaching (2 600 EUR HT pour l’ensemble du Programme).

Le projet de développement des deux champions du cloud souverain va évoluer vers la labellisation Secure Cloud dont le cahier des charges a été publié par l’ANSSI. Les premières labellisations devraient intervenir d’ici à la fin de l’année et une convergence vers la politique allemande en matière de cloud est en marche.

Supercalculateurs
Concernant, les supercalculateurs, les deux parrains du projet ne sont plus qu’un depuis le rachat de Ball par Atos. Bercy déclare avoir eu des garanties d’Atos pour la poursuite du développement de supercalculateurs par la SSII et a prévu une enveloppe de 70 M€ pour la conception et la fabrication d’une nouvelle génération avant la fin 2016. L’objectif est aussi de développer les usages du supercomputing dans les entreprises. Bercy s’enorgueillit d’avoir convaincu Intel d’installer un centre de R&D en France.

Objets connectés
Au-delà du développement de la problématique grand public, le plan objets connectés est face à deux enjeux : communiquer sur les potentialités de ces technologies et d’une évolution vers la distribution. Concrètement sera inauguré la cité des objets connectés à Angers en mai prochain. Le sous-groupe industriel de ce plan travaille plus particulièrement à la traçabilité avec des applications dans l’aéronautique, le Luxe et la grande distribution.

Services sans contact
L’objectif avec ce plan est clairement le développement des usages sachant que le paysage industriel se dessine plus distinctement avec les choix de la technologie NFC par les deux acteurs de poids que sont Apple et Samsung. En janvier, 11 millions de Français ont réalisé des transactions avec ce moyen de paiement pour un montant de 120 M€. 6 entreprises ont été primées au concours lancé en novembre par BNP Paribas, Bpifrance, Carrefour, le CNRFID, Gemalto, Orange et SNCF.

Souveraineté télécoms
Un des enjeux majeurs de ce plan concernent la 5G autour duquel ont été fédérés les acteurs français concernés en vue de travailler à la finalisation de la normalisation. Par ailleurs, une offre de service mobile haut débit durci devrait être proposée d’ici à la fin de l’été.

Nanoélectronique
Le principal objectif est la création du projet nano 2017. Porté par la société STMicroelectronics et par le LETI – laboratoire du CEA dédié à la nanoélectronique- ce programme de R&D combine les efforts de multiples partenaires, privés et publics (200 environ), en région grenobloise. Le montant des dépenses prévues, sur la période  2013/2017, s’élève à 1,8 Md€. Il s’agit de créer une filière de fabrication de composants critiques, indispensables notamment dans les domaines de la défense et l’espace.

Réalité augmentée
La réalité augmentée est un domaine assez peu structuré en conviennent les porte-paroles de Bercy. Ce plan devrait clairement être regroupé ou agrégé dans un autre plus développé et mature. Il s’agit ici de rassembler la filière des acteurs impliqués et d’identifier les projets notamment dans le tourisme et l’urbanisme et de réfléchir aux modèles économiques.

Robotique
La première action à ce jour a consisté à l’accompagnement des PME dans un premier équipement. A fin 2014, 3800 entreprises ont été sensibilisées. 21 investissements ont été effectués et 250 devraient l’être pour un montant de 33 M€ d’ici à la fin de l’année.
La seconde concerne la mise en œuvre du fond Robolution Capital qui a investi 10 M€ dans 7 entreprises. Est également mis à l’ordre du jour la création d’une plate-forme technologique permettant de tester les nouvelles technologies.

Cybersécurité
Piloté par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), ce plan a mis en place de labels dont la première promotion de 17 entreprises a été présentée en janvier dernier (La liste complète est accessible en ligne sur le site http://www.francecybersecurity.com). Un fond va être mis en place avant la fin de l’été et une plate-forme de tests accessible aux entreprises sera mise en place à Rennes dans le cadre du pôle Cyber à Rennes.