Alphabet, la maison mère de Google, confirme investir lourdement dans l’IA. Mais pour l’instant, c’est bien toujours la publicité qui tire la croissance du groupe. Avec les bons résultats Q1-2024 de Google, Alphabet passe la barre des 2000 milliards de dollars de valorisation…

Quelques heures après avoir non seulement annoncé de bons résultats au premier trimestre calendaire mais aussi ses premiers reversements de dividendes, la capitalisation boursière du groupe Alphabet, maison mère de Google, franchissait les deux mille milliards de dollars de valorisation, rejoignant ainsi Apple, Microsoft et NVidia dans les entreprises au-dessus de cette barre emblématique.

Alphabet annonce un chiffre d’affaires trimestriel de 80,54 milliards de dollars en croissance de 15%, soit la plus forte hausse trimestrielle depuis le début 2022. Les bénéfices, eux, affichent une croissance exceptionnelle de 57% assez artificielle puisque les résultats du premier trimestre 2023 avaient été exceptionnellement plus ternes que d’habitude et impactés par une grosse vague de licenciements : Ils s’élèvent ainsi à 23,7 milliards de dollars.

Un troisième chiffre retient l’attention : le cash d’Alphabet s’élève désormais à 108 milliards de dollars, en baisse de près de 3 milliards. Une baisse qui semble trahir l’impact des investissements IA du groupe.

Bien évidemment, Google reste « l’énormité » d’Alphabet. Car, plus le temps passe, plus on a l’impression que les autres activités d’Alphabet perdent de l’importance. C’est encore plus vrai depuis que DeepMind a été réintégré dans Google pour accélérer les efforts IA du groupe.

Ainsi Google avec son CA trimestriel de 80,5 milliards de dollars représente 99,95% des revenus d’Alphabet.

Chez Google, quand la publicité va, tout va…

Des résultats très supérieurs aux attentes du marché mais qui sont en réalité portés par la publicité et un marché publicitaire actif. Les revenus publicitaires du groupe s’élèvent ainsi à 61,7 milliards de dollars, soit près de 77% des revenus de Google/Alphabet.

« Nos résultats du premier trimestre reflètent une solide performance de Google Search, de YouTube et du Cloud. Nous sommes bien engagés dans notre ère Gemini et il y a une grande dynamique IA dans toute l’entreprise. Notre leadership dans la recherche et l’infrastructure en IA, ainsi que notre présence mondiale, nous positionnent bien pour la prochaine vague d’innovation en IA » se réjouit Sundar Puichai, CEO d’Alphabet et de Google.

Les autres services en ligne de Google et les écosystèmes Android et ChromeOS ne contribuent qu’à hauteur de 8,7 milliards de dollars aux résultats du groupe. Des résultats désormais inférieurs à ceux de Google Cloud…

Le Cloud en attendant l’IA ?

Car la division Cloud de Google (qui comprend aussi Google Workspace) est désormais bien inscrite dans le paysage et dans une dynamique de profits. Google Cloud affiche un chiffre d’affaires trimestriel de 9,6 milliards de dollars en hausse de 28,4% ! Et son bénéfice net est de 900 millions de dollars. Rappelons que le cloud n’a commencé à devenir bénéficiaire qu’au début de l’année 2023.

Mais contrairement à Microsoft (qui annonce 30% de hausse pour Azure dont 7 points directement attribués aux services IA), Google se garde bien de donner la moindre métrique sur les revenus liés à l’IA. Toutefois, Google précise que la croissance de Google Cloud est portée par une contribution croissante de l’IA et surtout de Google Workplace. La croissance de Google Workspace étant davantage liée à des revenus en augmentation plus qu’à l’acquisition de nouveaux clients. Cette augmentation des revenus pourrait bien être liée à l’adoption de « Gemini in Workspace » (qui est facturée 30 dollars par utilisateur).
Alors que l’on en est qu’au début de l’adoption de ces technologies, Google Cloud a de nombreuses armes avec notamment VertexAI (une solution populaire) et Gen App Builder pour s’imposer et faire de l’IA non seulement l’un de ses moteurs de croissance mais aussi un moyen de grignoter des parts de marché sur AWS.

Ce qui est certain en revanche, c’est que l’IA coûte cher à Google (comme à Microsoft). Les dépenses CAPEX s’élèvent à 12 milliards de dollars ! C’était déjà le cas le trimestre précédent et cela sera encore le cas les prochains trimestres, annonce le groupe. Bien évidemment, ces investissements sont principalement liés au Cloud et à l’IA.

 

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