Quitte à quelque peu renier ses concepts fondateurs, Slack veut aussi désormais faire de la vidéo un élément plus prégnant de la collaboration. Mais l’éditeur se défend de venir concurrencer un peu plus directement Teams et Zoom et voit dans sa fonctionnalité d’appels d’équipes enrichie, un mécanisme complémentaire dans l’arsenal des fonctions collaboratives…
Avec son concept de hub collaboratif ancré sur les messages instantanés, Slack voulait transfigurer l’organisation de la collaboration au sein des entreprises. L’outil racheté par Salesforce en décembre 2020 a cependant dû constater avec la crise sanitaire et les confinements que le moyen de collaboration préféré des utilisateurs était finalement la vidéo. Une vidéo qui a propulsé Teams et Zoom vers de nouveaux sommets laissant Slack défendre une approche devenue trop rigide.
Prenant conscience des changements d’habitude portés par la pandémie et le travail hybride, Slack a introduit l’an dernier ses fameux « Huddles » (appels d’équipe) qui se sont rapidement imposés comme l’une des fonctionnalités favorites des utilisateurs. Cette dernière chercher à renouer avec les conversations informelles que l’on tenait autrefois autour de la machine à café ou d’un détour de couloir. Elle permet d’initier des conversations spontanées d’une dizaine de minutes. Jusqu’ici, ces discussions se voulaient avant tout vocales même s’il était possible de partager son écran.
Désormais, Slack veut en faire une fonctionnalité plus ancrée dans les nouvelles habitudes initiées par Teams ou Zoom sans perdre pour autant l’esprit de départ des « Huddles », celui des conversations informelles. Si les discussions démarreront toujours de façon aussi spontanée en audio, les utilisateurs pourront désormais, à tout moment, basculer en vidéo en activant leur Webcam. Cette fonction vidéo intègrera des fonctions de floutage d’arrière-plan comme sur Teams et Zoom justement.
Et quitte à s’inspirer de Teams et Zoom, autant en prendre les meilleures idées. Ainsi, Slack veut rebondir toujours un peu plus sur la popularité des Huddles chez ses utilisateurs, en augmentant encore un peu plus ses capacités d’interaction et de collaboration.
Typiquement, il sera désormais possible durant la discussion d’émettre des émojis et stickers qui viendront se superposer à la vidéo pour exprimer ses sentiments de façon ludique. Là encore, c’est une fonctionnalité déjà rencontrée sur Teams, Skype et consorts.
Dans le même esprit, la fonction de partage d’écran devient elle aussi beaucoup plus dynamique. Il sera possible de partager plusieurs écrans en même temps pour par exemple comparer les propositions de plusieurs collaborateurs. Sur le papier, c’est une bonne idée, reste à voir si à l’usage tout ça ne se révélera pas assez chaotique.
Plus intéressant, un partage d’écran n’est plus uniquement passif : chaque interlocuteur peut afficher son pointeur et même dessiner sur l’écran partagé par un tiers pour pointer un élément ou souligner un point particulier qu’il est en train de commenter. La fonction n’a pas le niveau de collaboration du « Live Share » de Teams (qui permet à plusieurs personnes de directement interagir sur le document partagé) mais s’en approche quelque peu dans l’esprit.
Slack se défend de copier et de marcher sur les platebandes de Teams et Zoom. Selon l’éditeur, ses huddles sont des discussions bien plus informelles et beaucoup moins intrusives que des réunions Teams ou des appels Zoom. Les huddles se veulent une fonctionnalité complémentaire. D’ailleurs, les responsables de Slack voient un scénario se populariser à l’avenir : celui de démarrer des discussions via des Huddles pour ensuite initier une collaboration plus formelle avec Teams, Zoom ou Meet, ces outils étant, rappelons-le, intégrables à Slack.
« Pour accompagner les entreprises dans leur adaptation au travail flexible, Slack a réévalué les outils nécessaires au QG numérique. Les nouvelles capacités de travail offertes par les appels d’équipe permettent une collaboration plus poussée et aident à prendre des décisions rapides, sans quitter Slack ni surcharger davantage les emplois du temps », explique Noah Desai Weiss, Vice-président senior Produits chez Slack.