L’offre DaaS (Desktop as a Service) conçue comme une extension de Microsoft 365 est officiellement accessible. Elle permet de disposer d’un PC Windows dans le cloud accessible depuis n’importe quel appareil (Mac, Linux, Android, iOS, Web) à partir de 20 euros par mois. Nous l’avons testée…

Annoncée il y a quelques jours à l’occasion de MS Inspire 2021, l’offre de PC Windows en streaming de Microsoft est désormais disponible. Il suffit de se connecter au site officiel Windows 365.

Selon Microsoft, « Windows 365 combine la puissance et la sécurité du cloud à la polyvalence et la simplicité d’un PC. Solution adaptée à des profils variés (sous-traitants, stagiaires, développeurs de logiciels, designers industriels, etc.), Windows 365 prend en charge les nouveaux scénarios qui émergent avec la réorganisation du monde du travail ». Ce « Cloud PC » propose une expérience Windows intégrale (avec vos applications, contenus et paramètres personnels) hébergée sur des serveurs dans le cloud Microsoft. Pour y accéder, il suffit d’un navigateur Web ou d’un client « Windows Remote Desktop » disponible sur Mac, Linux, iOS et Android. Autrement dit, n’importe quel appareil du marché devient ainsi un PC Windows dont toute l’intelligence et le stockage sont placés dans le cloud.

3 offres de base

Microsoft propose 3 offres d’abonnement :
* l’offre Basic avec 2 vCPU, 4 Go de RAM, 128 Go de stockage pour 28,20 €/mois,
* l’offre Standard avec 2 vCPU, 8 Go de RAM, 128 Go de stockage pour 37,30 €/mois,
* l’offre Premium avec 4 vCPU, 16 Go de RAM, 128 Go de stockage pour 60,10 €/mois.

Signalons que ces trois offres d’abonnement s’accompagnent de 2 mois d’essai gratuits !

[MAJ du 04/08/2021 : Suite au succès « incroyable » (selon les termes de Microsoft) rencontré par l’offre d’essai gratuit, l’éditeur vient d’annoncer la suspension provisoire de celle-ci, la plateforme ayant atteint en 24H sa capacité d’accueil maximale. Les personnes intéressées par un test de deux mois peuvent désormais s’inscrire sur une liste d’attente pour recevoir une notification dès que de nouvelles ressources seront disponibles.]

Ou du « Cloud PC » à la carte …

Toutefois, les entreprises peuvent aussi choisir de « sortir » de ces offres de base et de se composer des PC « à la carte » en configurant leurs propres « cloud PC » en fonction de leurs besoins et de leur budget.
Sur le papier, l’utilisateur peut opter pour un PC doté de 1, 2, 4 ou 8 cœurs (processeurs virtuels), d’une mémoire RAM de 4, 8, 16 ou 32 Go et d’un stockage SSD allant de 64 Go jusqu’à 512 Go.
Les prix varient selon les configurations et passent donc de 21,90 € HT par mois (pour une machine très peu utilisable avec 1 processeur, 2 Go de RAM et 64 Go de stockage) jusqu’à 147,50 € HT par mois (pour une machine musclée avec 8 cœurs, 32 Go de RAM et 512 Go de SSD).
Une machine Windows « classique » avec 2 processeurs, 8 Go de RAM et 128 Go de SSD coûtera quand même 41,00 € HT par mois.

Bref, les prix sont plutôt assez élevés. Pas de quoi démocratiser vraiment l’usage même si le service est très simple à administrer.

Il faut quand même noter que les utilisateurs qui ont déjà un PC sous Windows 10 Professionnel (donc pas ceux sous Windows 10 Home ni ceux sur Mac, Linux ou IOS/Android) bénéficient d’une ristourne de 16% sur les prix annoncés car ils bénéficient du « Windows Hybrid Benefit », un avantage associé à la licence Windows 10 Pro.

Mise en œuvre

Pour l’instant cette offre « Cloud PC » est pensée comme une extension de Microsoft 365 Business (ex Office 365 Business) et nécessite donc un compte à l’offre cloud bureautique et collaborative de Microsoft.
L’administration des postes virtuels tout comme la gestion des utilisateurs s’effectuent d’ailleurs depuis le centre d’administration de Microsoft 365.

Une fois le PC virtuel commandé, il faut associer cette licence à l’utilisateur. Une opération qui se réalise en un clic depuis le centre d’administration.

La première prise en main de votre nouveau PC virtualisé dans le cloud s’effectue en se connectant au site « windows365.microsoft.com » avec le login habituel Microsoft 365. Il faut toutefois attendre environ une heure (moins de 20 minutes en pratique lors de nos tests) avant qu’un nouveau cloud PC commandé soit réellement disponible et opérationnel, le temps pour Microsoft d’instancier la VM qui va l’accueillir, d’y installer Windows 10 Pro et de configurer le profil de l’utilisateur.

Bien sûr, ce temps d’attente n’existe que la toute première fois où l’on se connecte au service. Une fois qu’une machine a été installée, elle reste disponible et  immédiatement opérationnelle tant que l’abonnement perdure. En outre, les machines Windows 365 ne s’éteignent pas. On peut les réinitialiser, les redémarrer ou simplement fermer la session. Mais il n’y a pas d’options pour la Démarrer ou l’éteindre manuellement, logique puisque la facturation ne se fait pas à l’usage mais à l’abonnement mensuel.

Une fois la phase de préparation réalisée, votre PC Windows 365 est directement accessible depuis le navigateur Web. Toutefois pour obtenir l’expérience utilisateur la plus riche et la plus conviviale, Microsoft recommande de télécharger son application de « Bureau à distance » déclinée sur Windows 10, MacOS, iOS et Android.

Windows 365 à l’usage…

Même via le navigateur Web, le Cloud PC peut avoir accès au presse-papier local, aux imprimantes, au microphone et même aux disques locaux du dispositif utilisé ! L’écran tactile, la souris et le clavier du dispositif sont bien évidemment pris en compte pour offrir une expérience utilisateur très proche de l’expérience d’un PC Windows 10 physique.
L’un des intérêts du client « Bureau à distance » est de proposer une expérience multi-écrans pour ceux qui utilisent un dispositif physique avec deux ou trois écrans connectés.

Le poste virtuel obtenu est par défaut en anglais, mais il est facilement basculable en français dans les paramètres du système.

Par ailleurs, l’hébergement semble se faire sur les datacenters européens situés au Pays-Bas et dès lors la géolocalisation du PC virtuel est par défaut à Amsterdam. Du coup, la nouvelle extension « Météo et Actualités » de Windows 10 vous propose au départ la météo et l’actualité sur Amsterdam… Un rien déroutant ! L’un des reproches que l’on peut d’ailleurs formulé à ce PC Windows 365, c’est de ne pas récupérer la position géographique du dispositif. Le monde Internet vous voit donc géolocaliser à Amsterdam.

L’OS installé est la toute dernière version de Windows 10 « 21H1 ». Il s’agit d’une édition « Entreprise ». Ce détail est important parce que les paramètres de « vie privée » d’Entreprise sont par défaut bien plus restrictifs que ceux d’un Windows Home par exemple. C’est plutôt une bonne nouvelle mais cela peut aussi influer sur le comportement de certains sites et certaines applications.

Au passage, signalons que les mises à jour sont automatiquement gérées par Microsoft et vous n’avez donc pas à vous en soucier.
Le poste ne comprend aucun jeu ni aucun crapware préinstallé, c’est quand même le moins que l’on pouvait en attendre.
En revanche, les modules de la suite Office 365 sont tous préinstallés et notamment Teams, OneNote, Outlook, Word, Excel, PowerPoint.

Techniquement parlant, l’ordinateur virtuel est animé par des cœurs Intel Xeon Platinum 8272 CL à 2,6 GHz. Comme il est relié à l’infrastructure réseau de Microsoft, les navigations Web et téléchargements se font dans des temps records. Un petit Speedtest.net nous a affiché une bande passante en download de 525 Megas et un upload en 1278 Megas sur l’ordinateur virtuel, le dispositif physique étant lui relié en ADSL à Internet.

À l’usage, même la configuration « Basic » nous a semblé plutôt réactive. L’expérience utilisateur est très proche d’un PC physique même si l’on perd un peu en fluidité générale. Les vidéos YouTube et autres n’ont pas posé de problèmes de lecture particuliers. Et nous avons même pu installer et jouer à des petits jeux comme Microsoft Solitaire Collection ou Royal Revolt. Le « frame rate » n’est pas terrible mais cela reste jouable bien qu’il faille baisser la résolution d’affichage pour retrouver de la fluidité.