Malgré l’évolution des technologies, le bureau reste la place principale où l’on travaille : 97% des salariés y passent un minimum même si la frontière entre vie professionnelle et vie privée à tendance à s’estomper.

Les technologies évoluent plus vite que les habitudes de travail, c’est ce que montre l’édition 2014 de l’étude Dell Evolving Workforce. Ces dernières années, les technologies ont radicalement modifié le paysage avec notamment l’apparition des smartphones et des tablettes. Mais il semble que chacun des terminaux à une utilité spécifique et qu’aucun terminal ne répond à tous les besoins, pas même ceux qui prétendent ratisser large comme les matériels qui font PC portables et tablettes ou les fameuses phablets qui veulent réunir les fonctionnalités de tablettes et de mobiles. Plus de la moitié des salariés qui utilisent un PC de bureau ont également un autre terminal et les utilisateurs de 2 en 1 le font en complément d’autres terminaux. Et le mobile devient le matériel le plus répandu. PC de bureau au bureau, portable à la maison, tel est schématiquement le modele de référence. Mais quel que soit l’écran, il est désormais le point focal de l’activité. En France, 93 % des salariés qui ont un ordinateur à leur bureau passent plus de quatre heures devant leur écran, et même plus de six heures pour 70% d’entre eux selon une enquête Les nouveaux temps de travail», réalisée en 2010 par Sciforma.

La situation en France

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Si les technologies permettraient aujourd’hui de développer beaucoup plus largement le télétravail partiel ou total, le bureau reste prédominant pour une grande majorité des personnes interrogées. D’ailleurs, dans cette évolution vers un lieu de travail diversifié, les pays émergents semblent plus avance que les pays développés : 26 heures en moyenne au bureau dans les premiers contre 32 h dans les seconds. La diversification des lieux de travail reste peu fréquente : 35% des salariés disent travailler en moyenne 2 heures par semaine dans des lieux publics. 4 heures par semaine en extérieur (chez un client par exemple) et 5 heures à la maison par semaine en moyenne, à rajouter aux 29 heures par semaine passées au bureau.

Le bureau reste le lieu de travail préféré et 3 salariés sur 4 déclarent avoir l’impression de mieux y travailler qu’ailleurs, même si la moitié concèdent y être fréquemment interrompus. Il est impossible pour un Français de rester concentré plus de 12 minutes sur son travail sans être interrompu, notait l’enquête de Sciforma. Carla majorité déclarent vouloir être informés en temps réels des 40 messages, courriels ou SMS, qu’ils reçoivent en moyenne chaque jour et n’ont apparemment pas instauré une discipline personnelle de consultation. Mais, cela pose aussi la question de la définition même de ce qu’est le travail aujourd’hui tant la communication et la circulation de l’information en fait désormais partie intégrante. Pire que les interruptions fréquentes, le bureau ne semble pas favoriser les échanges interpersonnels pour autant puisque la moitié des salariés communiquent fréquemment par e-mail ou messagerie instantanée avec leurs collègues installés à proximité, plutôt que de leur parler directement. On se souvient de certaines entreprises avaient bannis le mail un jour par semaine et engagé leurs employés à échanger de vive voix ce jour-là.

Le travail à la maison, c’est un peu l’équivalent de la campagne à la ville d’Alphonse Allais[1] : un endroit qui réunirait le meilleur des deux. Et pourtant, la réalité est tout autre. Et sur le sujet, les avis sont très divergents. Parmi les personnes interrogées qui travaillent à domicile, 50% pensent être plus productives chez elles qu’au bureau. Sur les 50% restantes, 36% pensent être aussi productives dans les deux cas et 14% seulement estiment être moins productives lorsqu’elles travaillent depuis chez elles.

Il y a des avantages manifestes à télétravailler : 30% des salariés interrogés dorment davantage, 40% conduisent moins et 46% se sentent moins stressés. Mais tout n’est pas rose : les télétravailleurs déplorent des distractions (du conjoint, des enfants, de parents, d’animaux domestiques), 20% reconnaissent faire moins d’exercice quand ils restent chez eux et 38% grignotent davantage.

Au-delà de la présence physique dans un lieu particulier, les technologies font changer les lignes comme on dit couramment et boulerverse les habitudes de travail avec une frontière beaucoup plus floue entre activité professsionnelle et personnelle. Toutes les activités pouvant se faire en ligne peuvent s’effectuer n’importe où. Globalement, près de deux salariés sur trois emportent au moins un peu de travail chez eux après leur journée au bureau. Dans les pays émergents, on attend de plus en plus des salariés qu’ils restent accessibles une fois rentrés chez eux et 83% des salariés interrogés dans ces pays confirment qu’ils vérifient leurs e-mails professionnels en dehors des horaires de travail, contre 42% des salariés des pays développés. Cette distinction est encore plus forte chez les cadres et les dirigeants.

Et la France ?

Les Français passent deux heures à table le midi ! Les clichés ont la vie dure mais ne correspondent en rien à la réalité. Et l’enquête montre que la situation en France n’est pas si différente même si les traditions perdurent un peu. Parmi les différences, les Français seraient plus enclins aux inbteractions directes que via les communications électroniques. Et ils seraient assez favorable à eporter un peu de travail à leur domicile en échange d’une certaine flexibilité. Ci-dessous une infographie qui fait la synthèse de la situation sur l’Hexagone.

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[1] La citation exacte est : « On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur »