À travers un simple communiqué de presse, Apple a lancé ses nouveaux MacBook Air enfin animés par son processeur maison « M3 ». Dans le même temps, la firme s’est vue affligée une rondelette amende de 1,8 milliard d’euros pour sa politique de fermeture …

Peut-être histoire de masquer la triste réalité, Apple a lancé hier en pseudo catimini les très attendues mises à jour de ses MacBook Air, le jour même où l’Union européenne lui inflige une de ses plus lourdes amendes. Ainsi va Apple.

Mini machines, maxi performances

Épargnez-vous donc la lecture du très long communiqué de presse d’Apple, truffé des mêmes ritournelles marketing dont la firme use et abuse depuis l’origine des temps. Mais retenez que, oui, Apple s’est enfin décidé à un « refresh » technologique de ces toujours aussi hyper nomades et séduisants MacBook Air en version 13 et 15 pouces.

La principale nouveauté est à chercher du côté de l’électronique interne. Les nouvelles machines bénéficient du dernier processeur maison, l’Apple Silicon M3 mais aussi d’une connexion WiFi 6E et du support de deux écrans externes (avec une astuce).

Grâce au M3, les nouveaux MacBook Air sont 60% plus rapides que les versions M1 précédentes et 13 fois plus rapides que les anciennes versions en Intel. Évidemment, même si Apple n’a toujours pas la moindre IA générative à son catalogue, la firme rappelle que ses processeurs embarquent des NPU de dernière génération qui serviront à accélérer les intelligences artificielles embarquées dans des outils comme certains filtres IA d’Adobe ou même Microsoft Copilot 365.

La fonctionnalité la plus controversée est l’apparition du support de deux écrans externes : celle-ci n’est cependant activable que si vous refermez le MacBook Air pour désactiver l’écran interne, ce qui impose l’usage d’un clavier et d’une souris externe ce qui, il faut bien le dire, aurait été le cas de 90% des gens connectant 2 écrans externes à une telle petite machine.

Il faut compter 1299 euros pour le modèle 13 pouces avec 8 Go de RAM et 256 Go de SSD et 1599 euros pour le modèle 15 pouces avec 8 Go de RAM et 256 Go de SSD.

La configuration la plus puissante possible est une version 15 pouces qui comporte 24 Go de RAM, 2 To de SSD et un processeur M3 « dopé » (8 cœurs CPU, 10 cœurs GPU, 16 cœurs NPU) pour 2.979 euros !

1,8 milliard d’euros d’amende !

Et alors que les fans de la marque se dépêchaient de précommander ces nouvelles machines sur le site d’Apple, la firme se voyait infliger 1,8 milliard d’euros d’amende par la Commission européenne pour abus de position dominante sur le marché de la musique dématérialisée !

Après une enquête approfondie, la Commission a conclu que l’App Store empêchait depuis plus d’une décennie les services de musique concurrents d’informer les utilisateurs sur des moyens alternatifs de s’abonner à leurs offres de musique en streaming. Une pratique concurrentielle sur iOS et iPadOS qui enfreint les lois de l’UE. Cette enquête faisait suite à une plainte déposée en 2020 par Spotify.

Réécrivant l’histoire selon son point de vue, Apple se défend de s’être livré à un quelconque comportement anticoncurrentiel et ne manque pas de souligner la contribution de son App Store au succès de Spotify en Europe (Spotify y détiendrait 56% des parts de marché de la musique en streaming) sans rétribution à Apple. La firme explique que « au fil du temps, l’App Store a aidé des développeurs de toutes tailles à prospérer et à se faire un nom dans le même entier. Et peu de sociétés incarnent ce succès mieux que Spotify. Mais Spotify souhaite modifier les règles en sa faveur en intégrant les tarifs d’abonnement dans son app sans utiliser le système d’achat intégré de l’App Store. Le groupe veut utiliser les outils et technologies Apple, distribuer son app sur l’App Store et tirer parti de la relation de confiance que nous avons établie avec les utilisateurs, sans rien verser à Apple. ».

Un avis apparemment pas vraiment partagé par la Commission Européenne et bien évidemment pas du tout partagé par Spotify qui tout en se félicitant de la décision européenne rappelle que « Apple a régulièrement défié les lois et les décisions de justice sur d’autres marchés. Nous attendons donc avec impatience les prochaines étapes qui, nous l’espérons, répondront clairement et de manière concluante aux pratiques déloyales d’Apple ».

Bref la hache de guerre entre les deux acteurs phares de la musique numérique est loin d’être enterrée alors que les nouveaux DSA et DMA européens pourraient à nouveau contraindre Apple à modifier ses pratiques, ce que l’entreprise a commencé à faire sans pour autant réellement satisfaire la concurrence. Au passage, la firme annonce d’ailleurs faire appel de la décision européenne et ne se gène pas pour envoyer une pique à l’UE : « Ce qui est clair, c’est que cette décision ne repose pas sur le droit de la concurrence existant. Elle témoigne de la volonté de la Commssion de faire appliquer la DMA avant même son entrée en vigueur ».

 

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