NVidia, nouvelle star de l’IA et de la Tech, se devait de faire le show en ce CES 2025 placé sous le signe de l’intelligence artificielle sous toutes ses formes. Son CEO, Jensen Huang, a ainsi dévoilé une pléthore de nouveautés comme les GPU « série RTX 5000 Blackwell » pour nos PC de gaming mais aussi un partenariat stratégique avec Toyota et le lancement d’un mini PC de Bureau basé sur un processeur Grace-Blackwell…

Intelligence artificielle, robotique, jeux vidéo et véhicules autonomes… NVidia est sur tous les fronts à l’occasion de ce CES 2025. A l’occasion de son keynote de présentation, Jensen Huang, le CEO de la firme, a multiplié les annonces et beaucoup parlé d’IA. « Tout a commencé avec l’IA de perception — comprendre les images, les mots et les sons. Ensuite est venue l’IA générative — créer du texte, des images et du son. Maintenant, nous entrons dans l’ère de l’IA physique, une IA capable d’agir, de raisonner, de planifier et d’exécuter » a-t-il ainsi expliqué.

Et de l’IA, il y en aura partout… Dans nos PC, dans nos bureaux, dans nos robots, dans nos voitures, dans nos jeux vidéos. Et, à chaque fois, NVidia aimerait bien y glisser ses puces pour les animer.

Un partenariat stratégique avec Toyota

Nvidia a ainsi officialisé un partenariat avec Toyota, le plus grand constructeur automobile mondial, pour l’intégration de ses puces et logiciels dans les futurs modèles « à conduite autonome » du constructeur, un marché que Jensen Huang a qualifié de « premier marché robotique à mille milliards de dollars ».

Ce partenariat repose sur la combinaison de :

* la nouvelle puce NVidia Thor AGX, 20 fois plus performante que son prédécesseur Orin, qui anime le supercalculateur embarqué NVidia Drive AG pour traiter les données des capteurs en temps réel.
* Le système d’exploitation DriveOS de NVidia, « optimisé pour la sécurité », qui s’appuie au choix sur un noyau Linux ou sur QNX et y ajoute un kit de développement spécial, des fonctionnalités IA, une gestion des flux (NvStreams) et une surcouche de « véhicule défini par logiciel » dénommée « DriveWorks ».
* La plateforme Omniverse pour les tests en simulation.

Cosmos : l’IA pour le monde physique

Avec le lancement de Cosmos, Nvidia déploie un modèle fondation spécifique aux environnements physiques, capable de comprendre et de simuler le monde réel. Cosmos, associé à la plateforme Omniverse, transforme des simulations physiques en vidéos photoréalistes, idéales pour l’entraînement de robots et de véhicules autonomes.

Ce système, entraîné sur plus de 20 millions d’heures de vidéos, permet d’accélérer l’innovation en générant des milliards de kilomètres virtuels pour entraîner les intelligences artificielles. Jensen Huang a comparé Cosmos à Llama de Meta, affirmant que ce projet pourrait avoir un impact équivalent sur la robotique et l’IA générative.

L’ère Blackwell arrive sur nos bureaux

Sans surprise, NVidia a également profité de ce CES 2025 pour lancer ses nouveaux GPU de gaming, la très attendue série « RTX 5000 » qui reprend l’architecture GPU « Blackwell » que NVidia n’avait jusqu’ici officialisée que sur les serveurs et HPC.

La nouvelle gamme GeForce RTX 50 Series introduit quatre modèles :

* RTX 5090 : 32 Go GDDR7, 21 760 cœurs CUDA, 1 792 Go/s de bande passante – 1 999 $
* RTX 5080 : 16 Go GDDR7, 10 752 cœurs CUDA, 960 Go/s – 799 $
* RTX 5070 Ti : 16 Go GDDR7, 8 960 cœurs CUDA, 896 Go/s – 749 $
* RTX 5070 : 12 Go GDDR7, 6 144 cœurs CUDA, 672 Go/s – 549 $

La carte RTX 5090 est annoncée purement et simplement deux fois plus performante que la RTX 4090. Toutes ces cartes intègrent une nouvelle technologie, RTX Neural Shaders, permettant une compression avancée des textures (jusqu’à x7) et une réduction significative de la mémoire requise, tout en maintenant une qualité graphique exceptionnelle.

Disponibles à partir de fin janvier 2025, ces cartes répondent aux attentes des joueurs tout en ouvrant la voie à des applications IA plus avancées.

Project Digits : l’IA « des datacenters » sur un PC

Après avoir passé plus d’une année à surtout parler de datacenters, de serveurs, de HPC et d’IA à très grande échelle, NVidia semble en ce début se repencher sur les machines que l’on pose sur un bureau et plus particulièrement sur celui des développeurs.

En pleine fête de Noël, Jensen Huang avait dans une vidéo présenter un nouveau concept original, une sorte de « Raspberry » pour l’IA, une mini-machine destinée « aux bidouilleurs de l’IA », chercheurs et développeurs. Dénommé « Jetson Orin Nano Super », ce kit à 249 dollars dispose d’un NPU de 67 TOPS, d’un processeur ARM et de l’écosystème d’outils IA de NVidia. Il est surtout pensé pour le développement d’applications IA embarquées et de dispositifs intelligents à l’edge.

Au CES, NVidia a poursuivi un peu dans cette lancée avec un nouveau projet de PC compact mais ambitieux dédié au développement IA. Baptisé Project Digits, cet ordinateur embarque :

* Un processeur Grace-Blackwell GB10 (CPU 20 cœurs ARM + GPU de génération Blackwell)
* 128 Go de mémoire LPDDR5x
* 4 To de stockage NVMe
* Supporte des modèles jusqu’à 200 milliards de paramètres (en 4-bit) !
* Dispose d’une capacité d’interconnexion NVLink pour combiner deux ordinateurs « Project DIGITS » en 1 afin de doubler cette limite (et atteindre 405 milliards de paramètres).

Disponible à partir de mai 2025 pour 3 000 dollars, cette machine vise à rendre l’IA plus accessible aux développeurs, chercheurs et étudiants, tout en adoptant les mêmes outils et technologies IA que ce que NVidia propose pour les infrastructures de datacenters IA. Malgré sa puissance réduite par rapport aux supercalculateurs traditionnels (et aux chips GB200 des serveurs), Project Digits offre des performances impressionnantes (1 Petaflop en FP4) pour son format, grâce à des capacités d’entraînement et d’infrastructure optimisées pour les petits laboratoires et les applications de proximité.

Ne nous y trompons pas. Pour 3000 dollars, Project DIGITS est capable d’animer sur votre bureau des modèles LLM multimodaux d’envergure comme LLama 3.1 ou Mistral Large 2 !
La machine supporte en standard l’infrastructure logicielle NVidia AI Enterprise avec les microservices NIM, le framework de personnalisation des modèles NVidia NeMo, les librairies de data science « NVidia Rapids » et les frameworks IA que sont PyTorch et Jupyter notebooks. Tout est conçu pour permettre ensuite un déploiement aisé des modèles et applications IA sur des instances « NVidia DGX Cloud ».

Un Vision Pro pour l’entraînement robotique

Enfin, histoire de compléter le tableau avec un volet « robotique », Nvidia a démontré comment les robots pourraient apprendre de nouvelles tâches à partir de gestes et démonstrations humaines. En utilisant le casque Apple Vision Pro, les mouvements d’un utilisateur sont enregistrés et transformés en données synthétiques via Cosmos et Omniverse. Ces données permettent aux robots de s’entraîner dans des environnements virtuels avant de passer au monde réel.

 

À lire également :

Nvidia dans le collimateur de l’Autorité de la Concurrence française

NVidia et ses résultats stratosphériques du Q1-2024

Après Microsoft, ParTec poursuit également Nvidia en justice

Choisir son Large Language Model : la clé du succès en IA !