On en parle depuis des semaines. C’est désormais officiel. Quinze ans après les affaires Internet Explorer et Media Player, la Commission Européenne ouvre une nouvelle enquête formelle sur les pratiques de bundles de Microsoft et l’intégration de Teams dans Office.

En intégrant Teams dans Office, la société Microsoft s’est-elle montrée déloyale et a-t-elle abusée de sa position dominante dans les outils collaboratives pour brider toute forme de concurrence? C’est à cette question que va devoir répondre la Commission Européenne alertée il y a plus de deux ans sur ce sujet par Slack avant que l’éditeur ne soit absorbé par Salesforce.

L’accusation ressemble à s’y méprendre à celles qui ont déjà values à Microsoft deux enquêtes de l’Union Européenne : l’intégration d’Internet Explorer dans Windows à l’heure où Netscape essayait de survivre (qui conduira à l’apparition du Ballot Screen dans Windows 7) et celle de Media Player qui contrait les lecteurs alternatifs et a conduit à la naissance de l’aberration Windows XP « Edition N ».

C’est donc officiel en ce 27 juillet 2023, Microsoft se retrouve une nouvelle fois sous le coup d’une enquête formelle. Ce n’est pas une surprise, on attendait cette officialisation depuis plusieurs semaines

« La Commission européenne ouvre une enquête formelle afin de déterminer si Microsoft a enfreint les règles de concurrence de l’UE en liant ou en groupant son produit de communication et de collaboration Teams avec ses suites populaires pour les entreprises Office 365 et Microsoft 365 » explique le communiqué de presse officiel de l’Europe.

L’Europe veut notamment déterminer si cette intégration de Teams limite les choix des utilisateurs (notamment celui d’inclure ou non Teams lors de la souscription) et si parallèlement à cette intégration Microsoft cherche à restreindre l’interopérabilité de sa suite bureautique avec les solutions bureautique, collaborative ou de communication proposées par la concurrence.

« Le comportement faisant l’objet de l’enquête, s’il est avéré, est susceptible de contrevenir aux règles de concurrence de l’UE, qui interdisent les abus de position dominante  » précise le communiqué.

Réagissant à cette officialisation, l’éditeur a déclaré :  « nous respectons le travail de la Commission européenne dans cette affaire et prenons nos propres responsabilités très au sérieux. Nous continuerons à coopérer avec la Commission et nous nous engageons à trouver des solutions qui répondent à ses préoccupations ». Il y a quelques semaines, alors que l’éditeur cherchait à échapper à cette enquête, ses responsables expliquaient que les négociations restaient ouvertes et des solutions pragmatiques encore possibles. Apparemment, l’éditeur n’a pas convaincu dans ses tractations derrière les rideaux. Désormais, les débats se feront sous les projecteurs…

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