Organisée par l’USF et réunissant SAP avec une bonne part de ses clients et de ses partenaires, la 33ème édition de l’incontournable Convention USF s’est déroulée à Lyon les 5 et 6 octobre dernier avec un leitmotiv : le numérique responsable. Plus prosaïquement, cette édition pourrait surtout donner un nouveau départ aux relations client-fournisseur.
L’événement a été l’occasion pour Gianmaria Perancin, président de l’USF (la puissante Association des Utilisateurs SAP Francophones), de rappeler l’urgence de prendre en compte les enjeux environnementaux et sociétaux dans le numérique. Il a également insisté sur le besoin de jouer collectif dans l’environnement mondial actuel.
De son côté, SAP a rappelé que le « green IT » fait l’objet d’attention particulière. L’éditeur semble encore confiant dans sa capacité à atteindre ses objectifs de neutralité carbone sur ses propres opérations à court terme (SAP s’est fixé la fin 2023 comme objectif) et affiche ouvertement sa volonté d’aider les entreprises à identifier leur bilan Carbone dans leur SI avec des outils comme SAP Product Footprint Management et SAP Sustainability Control Tower.
Après ces constats, le président de l’USF a salué l’arrivée du nouveau responsable de la filiale française, Olivier Nollent, « qui a des défis de taille à relever, pour reconstruire la relation et répondre aux attentes des utilisateurs et aussi des partenaires ».
L’évènement a également été l’occasion pour Gianmaria Perancin, de dévoiler les résultats de l’étude bi-annuelle réalisée par Ipsos pour l’USF sur la perception et l’état des relations client-fournisseur.
Force est de reconnaître que tout n’est pas au beau fixe. Près d’un tiers des quelques 450 sociétés adhérentes ont répondu à l’enquête et les résultats sont pour le moins contrastés.
Côté migration vers S4/Hana, les opinions négatives sur la stratégie cloud et son adaptation au marché continuent d’augmenter et atteignent 44 % en 2022. Sans grande surprise, le modèle tarifaire de l’offre cloud comme les modalités de souscription ne recueillent respectivement que 9 % et 12 % d’opinions positives. Seuls 7 % des interrogés ont terminé leur migration sur S4/Hana contre 5 % en 2020. Autre point négatif, beaucoup d’entreprises déplorent toujours le manque de valeur métier apportée par les dernières évolutions logicielles de l’éditeur. En outre, « le délai de mise à jour des évolutions réglementaires n’est toujours pas au niveau des attentes », a souligné Bernard Cottinaud, vice président stratégie USF.
Côté contractuel, les clients demandent toujours la possibilité d’avoir une facturation à l’usage et plus de souplesse dans la durée des contrats. L’étude a également souligné une faible communication de l’éditeur sur son offre en particulier, « Rise with SAP ».
Côté positif, le nombre de sociétés appréciant positivement la qualité des services et produits est passé à 37 % des répondants contre 25 % en 2016. Et 20 %, soit deux fois plus qu’en 2020, pensent que remplacer SAP n’est ni faisable, ni réaliste.
Gianmaria Perancin se félicite aussi de la nouvelle organisation mise en place chez SAP pour les audits. Ces équipes sont aujourd’hui rattachées directement au siège pour éviter une conjonction d’intérêts avec les commerciaux.
Enfin, côté « mi-figue, mi-raisin », les entreprises interrogées reconnaissent effectivement trouver les ressources nécessaires chez les partenaires pour leurs différents projets en cours mais à un tarif jugé trop élevé.
Si le bilan reste en demi-teinte, l’arrivée d’une nouvelle équipe française chez SAP, le dynamisme de l’écosystème de partenaires de l’éditeur et sa réorganisation partielle se conjuguent pour relancer les relations sur un bon pied même si de nombreuses pierres d’achoppement demeurent.