Alors que les entreprises ne cessent d’accumuler toujours plus de données, il est aussi plus difficile de les contenir, les sauvegarder et contrôler les coûts de cette croissance exponentielle tout en faisant face aux risques de non-conformité.
Les tendances à la croissance exponentielle des données sont bien établies, IDC annonçant d’ailleurs que 80 % des données mondiales seraient non-structurées à compter de 2025. Ce qui rappelle l’importance cruciale de gérer les cycles de vie des informations et de contrôler les budgets de stockage.
Cette situation s’accompagne d’un ensemble complexe de défis, de priorités diverses et, bien sûr, de risques. Aujourd’hui les entreprises du monde entier s’efforcent de gérer leurs données non structurées alors que, dans le même temps, le coût moyen de la mise en conformité de celles-ci ne cesse d’augmenter.
Redonner de la valeur à la donnée et rationaliser ses coûts
Etant donné que la valeur intrinsèque de ces données non-structurées n’est pas totalement déterminée, elles sont conservées dans des volumes de plus en plus importants. Cela correspond au concept de « Dark data ». Pourtant, une bonne gestion de ces données permettrait aux entreprises d’exploiter une mine d’informations réelles pour en tirer des enseignements commerciaux, vecteur de succès et de croissance.
En outre, la question des risques auxquels sont soumises les données est essentielle et doit être une priorité, car si les entreprises mettent en œuvre diverses stratégies pour optimiser les piles de données et les utiliser au mieux, la menace de violation et de vols de données n’attend pas que celles-ci soient déjà en ordre. Aussi, la priorité doit être de garantir la conformité des données, au regard d’un nombre de réglementations et de règles sans cesse croissant. Par exemple, les lois sur le respect de la confidentialité des données telles que le RGPD et le CCPA définissent un grand nombre d’obligations et la perspective de lourdes pénalités lorsqu’elles ne sont pas respectées pour les entreprises. En outre, les politiques de conservation des données variant selon les secteurs et les régions, elles obligent les entreprises à conserver certains enregistrements pendant une période donnée, tandis que les règles de souveraineté des données déterminent le lieu de stockage et de traitement des données, en fonction de leur origine et de leur destination.
Pour revenir sur la question des « Dark data », il est essentiel que toutes les entreprises mènent un processus d’identification des risques pour les différentes typologies en présence. Il s’agit d’identifier où les informations sont stockées, si elles sont structurées ou non, puis de déterminer un plan d’exécution approprié pour les traiter dans l’environnement informatique de l’entreprise. Ce faisant, les DSI peuvent faire la lumière sur les « Dark data » et décider de la meilleure façon de les traiter – un processus analogue à celui qui consiste à désencombrer un placard avant un déménagement.
De même, les équipes informatiques ne peuvent se permettre de perdre trop de temps sur la gestion d’éléments inutiles du fait du faible nombre d’effectifs au regard de la situation d’urgence. D’après les experts de Gartner, chaque année, la mauvaise gestion des données coûte en moyenne 12,7 milliards de dollars (USD) aux entreprises, tous domaines confondus.
Enfin, dernier défi et non des moindres pour les DSI : s’attaquer à l’optimisation de leurs coûts de stockage. Et notamment parce que les données non structurées peuvent consommer beaucoup d’espace de stockage si elles ne sont pas gérées correctement. Stocker toutes les données non structurées sur site peut s’avérer coûteux et inefficace, tandis que les conserver dans le cloud peut s’avérer risqué et source de failles. Aussi, de plus en plus, les entreprises constatent que la solution optimale consiste à adopter un modèle de stockage hybride, qui exploite à la fois les options de stockage sur site et dans le cloud, en fonction de la valeur et des schémas d’utilisation des données.
Les clés d’une gestion intelligente des données
Compte tenu de la complexité de ces questions, l’optimisation du potentiel contenu dans les ensembles de données croissants des entreprises ne se résume pas à l’achat d’une capacité de stockage toujours plus importante et à l’archivage aveugle de ces données. Pour de nombreuses entreprises, la réponse à ces défis importants réside dans l’exploitation de technologies agiles comme le cloud, pour aider à rationaliser les coûts et les risques face à cette explosion des données.
Aujourd’hui, les organisations que l’on qualifierait de data-ready donnent la priorité à une gestion efficace des risques – une approche qui nécessite une vision à long terme et une capacité d’adaptation et de mise à jour des profils de risque en temps réel. Et cela n’est possible que par la mise en œuvre de stratégies intelligentes, c’est-à-dire une approche globale et holistique de la gestion, de la protection et de l’optimisation des données tout au long de leur cycle de vie. Concrètement, il s’agit d’acquérir en premier lieu une connaissance approfondie du paysage des données de l’entreprise, pour identifier et classer les différents types de données, y compris les données structurées, non structurées et les « Dark data ».
La gestion intelligente des données implique également l’automatisation et l’orchestration des processus de gestion afin de simplifier et de rationaliser les tâches clés, réduisant ainsi le temps et les ressources nécessaires. En outre, cette approche intègre des stratégies modernes de protection des données, telles que la sauvegarde, la récupération et l’archivage, afin de garantir que les données sont protégées et disponibles en cas d’attaque.
En adoptant une approche holistique et intelligente de la gestion des données sous toutes ses formes, les entreprises peuvent ainsi dégager de la valeur de ces milliers d’actifs, pour notamment mieux connaître les clients, le marché ou devenir plus innovant. Une gestion intelligente des données permet de concilier ces opportunités avec la nécessité de se conformer à diverses réglementations et normes. Il y a donc urgence !
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Par Xavier Bourdelois, Responsable avant-vente chez Commvault