Annoncée pour 2025 mais finalement repoussée de 2 ans, la migration imposée de toutes les instances SAP vers le cloud a fait l’effet d’une bombe, malgré les services associés à l’ERP. Le souvenir de projets longs et complexes est encore vif. Pour ne pas reproduire l’histoire, une seule solution : appréhender cette migration comme un projet de transformation, pas seulement un projet IT. L’architecte d’entreprise étant un acteur majeur pour garantir le succès du projet.

S’il a au départ souvent constitué un projet pharaonique, l’ERP, et notamment SAP, a fait ses preuves depuis. Gestion opérationnelle et commerciale, gestion de la relation clients, gestion des ressources humaines, administration financière, gestion des opérations logistiques, etc. : il sait tout faire, ou presque. C’est dans ce contexte que SAP occupe une place de choix, dans les grandes entreprises notamment.

SAP dans le cloud : repenser les processus et l’architecture socle

Cet outil, devenu incontournable pour beaucoup d’organisations et leurs systèmes d’information, a toutefois laissé dans son sillage des souvenirs mitigés, avec des projets plus longs que prévu, parfois abandonnés et repris ultérieurement, mais aussi des difficultés d’intégration avec les autres systèmes, ou des problématiques d’adaptation de nouveaux process. En revanche, une fois en place, force est de constater que l’ERP, d’origine SAP ou issu d’un autre éditeur, s’avère utile et surtout très stable, tout en garantissant une réelle amélioration de l’efficacité de l’organisation : accélération de la prise de décision et de l’exécution des tâches, renforcement de la collaboration, de la conformité réglementaire et optimisation de la gestion budgétaire.

Il n’est donc pas étonnant que l’annonce de la migration imposée de toutes instances SAP vers le cloud, en 2025 d’abord, puis finalement en 2027, a réveillé un certain stress dans beaucoup d’entreprises : coûts potentiels, complexité, efforts à produire et risques sur la continuité d’activité. En réalité, le risque le plus important est un traitement de ce projet par le prisme IT uniquement. L’enjeu est d’en faire une opportunité de remise à plat des processus et de l’architecture socle – avec, cette fois, l’avantage du retour d’expérience du déploiement préalable.

L’architecte d’entreprise, stratège de la migration SAP dans le cloud

Depuis le premier déploiement de SAP, les besoins et processus métiers ont évolué. Les fusions et acquisitions successives ont nécessité des connexions entre systèmes d’informations – et la cartographie du système d’information n’a pas été toujours tenue à jour. Or, et c’est bien tout l’enseignement des premiers déploiements : ce n’est qu’avec une vision globale à la fois des métiers, de leurs process et du système d’information qu’un projet ERP sera bien maîtrisé et fiabilisé.

Dans ces conditions, l’architecte d’entreprise constitue un acteur incontournable pour accompagner ce projet de transformation. Outre sa vision générale du système d’information (sa structure, ses interactions avec son écosystème, les données manipulées, les processus qu’il supporte, les infrastructures techniques qui l’héberge), il réunit également toutes les compétences nécessaires pour mener un projet de migration de SAP vers le cloud – et définir concrètement la stratégie et les scénarios de déploiement. En effet, l’approche peut être menée par processus, par métier, par secteur géographique, etc., en fonction des dépendances existantes et des risques de complexité associés.

Ainsi, pour chaque scénario élaboré, l’architecte d’entreprise sera en mesure d’évaluer ses impacts potentiels sur le système d’information en général ou sur les données (plus ou moins critiques) en particulier, mais aussi d’en estimer l’impact financier. Objectif : déterminer le rapport valeur / risques de chaque scénario, afin de prioriser les différentes étapes de la migration.

Nouvelles architectures, nouveaux process : comment s’y prendre ?

En véritable projet de transformation, la migration des instances SAP dans le cloud ne se satisfera pas d’une simple transposition de l’existant. Pour l’architecte d’entreprise, la première brique à poser est la définition des cibles. Et notamment de l’architecture cible dans le cloud. Selon les choix retenus en effet, les impacts (structure applicative, interfaçages), les coûts et les garanties de service (SLA, sécurité) ne seront pas tout à fait identiques. Il s’agit de faire les bons choix pour une application qui demeurera cœur de métier, y compris dans le cloud.

De la même façon, un travail de recueil et d’homogénéisation des process est à opérer en amont de la migration afin de mieux respecter les évolutions dans les méthodes de travail.

Dans tous les cas, la gestion du changement est une phase à ne surtout pas négliger. S’agissant d’un véritable projet de transformation, l’accompagnement est non seulement loin d’être anecdotique, mais il est surtout indispensable à la bonne marche du projet jusqu’à son aboutissement – et à l’adoption rapide des nouveaux outils par les acteurs concernés dans l’entreprise.
___________________

Par Paul Estrach, Product Marketing Director chez MEGA International

 

À lire également :

6 idées reçues (ou non) sur le Shadow SaaS…

Mega lance Hopex V5 pour les architectes d’entreprise

L’édition 2022 de la convention USF sous de « green » auspices

Gianmaria Perancin réélu à la tête de l’USF