NetApp poursuit sa transformation et l’exécution de sa nouvelle stratégie cloud en annonçant une nouvelle acquisition, la troisième depuis le début de l’année: celle de Spot, spécialiste de l’optimisation de l’usage des clouds.

Le cloud est une réalité multiple et hétérogène dans les toutes les entreprises. Gérer cette diversité est un challenge rendu d’autant plus complexe que les services proposés par les fournisseurs de cloud sont très variés et que les entreprises y placent une multiplicité de workloads toujours croissante.
Garder un contrôle sur les coûts des usages du cloud et sur les ressources que l’on y a placées était déjà compliqué lorsque l’entreprise n’avait qu’un seul fournisseur. La tâche ne s’est pas simplifiée, bien au contraire, avec les approches multicloud.

C’est pourquoi toutes les DSI cherchent désormais des solutions leur permettant de retrouver du contrôle et une vision plus unifiée avec une volonté de pouvoir superviser de façon très homogène ce qu’elles ont interne et ce qu’elles ont dans les clouds tout en anticipant les coûts et en étant en mesure de définir quel placement (interne ou cloud public) offre le meilleur ROI pour chaque workload, en fonction des contextes.

Ce besoin a notamment été entendu par Nutanix qui, très tôt, a lancé son service de contrôle hybride et multicloud Xi Beam (fruit d’un rachat) mais aussi plus récemment par VMware avec CloudHealth (racheté en 2018) ou encore le portfolio Tanzu.

NetApp ne pouvait rester sans réaction. L’entreprise annonce l’acquisition de la startup Spot (ex Spotinst) réputée pour sa plateforme de supervision multicloud « Cloud Analyzer », mais aussi pour son infrastructure Serverless Ocean et sa solution d’automatisation multi-IaaS Elastigroup. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé mais est estimé entre 450 et 550 millions de dollars par différents analystes (CloudHealth avait été racheté 500 millions de dollars par VMware).

Une acquisition qui a du sens pour NetApp qui est en train de redéfinir sa stratégie cloud à grands coups d’acquisitions après le rachat de Talon Storage en mars et celui de CloudJumper en avril. « Spot s’est créé avec la volonté de révolutionner la façon dont les entreprises consomment les services d’infrastructure cloud, en utilisant l’analyse et l’automatisation pour fournir l’infrastructure la plus fiable, la plus performante et la plus rentable pour chaque charge de travail sur chaque nuage » explique Amiram Shachar, fondateur et PDG de Spot. Une vision qu’il estime aujourd’hui très alignée sur celle de NetApp en matière de stockage et de gestion multicloud des données.

Les deux entreprises partagent ainsi une vision commune autour de ce qu’elles nomment l’ « Application Driven Infrastructure » (ADI, ou infrastructures pilotées par les applications) où les besoins des applications sont automatiquement traduits en besoins d’infrastructure et où l’infrastructure étendue comprend ces besoins et s’adapte automatiquement, intelligemment et dynamiquement, pour obtenir le meilleur ratio prix/performance.

Pour Anthony Lye, senior vice president and general manager, Public Cloud Services, chez NetApp « le gaspillage dû à des ressources inutilisées et à des ressources surprovisionnées dans les clouds publics est un problème récurrent et essentiel. Le manque d’optimisations dans les clouds peut se révéler très couteux et, au final, freiner la transformation des métiers plutôt que l’accélérer. En combinant la plateforme de stockage partagé (Blocs, Fichiers, Objets) de NetApp et celle de calcul de Spot nous allons proposer une solution de pointe pour optimiser les coûts de tous les workloads qu’ils soient hérités ou cloud native ». Anthony Lye rappelant au passage que « des clients optimisés sont des clients heureux et que les clients heureux déploient davantage dans les clouds publics ».


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