Il n’y a plus d’observateurs Microsoft et Apple au conseil d’administration (le Board) d’OpenAI. Les grands de la Tech préfèrent faire profil bas alors que les autorités de la concurrence internationale enquêtent sur les liens entre les startups de l’IA et les GAFAMs.

En novembre dernier, OpenAI traversait une grave crise avec un Board virant Sam Altman avant que les employés et Microsoft n’obtiennent son retour et finalement la dissolution du Board frondeur.

Fin novembre, OpenAI annonçait un nouveau conseil d’administration présidé par Bret Taylor, ex co-CEO de Salesforce. Un nouveau conseil dans lequel Microsoft obtenait un siège d’observateur sans droit de vote, l’éditeur voulant avoir un œil sur les nouvelles directions que prenait la startup.

Depuis, peu de temps a passé mais beaucoup d’eau a coulé. Ainsi, la FTC américaine, la CMA britannique et la Commission européenne ont commencé à regarder d’un œil nouveau le marché de l’IA et à s’inquiéter des liens étroits qui existaient entre les géants de la Tech (Microsoft, Google, Meta, Amazon, Apple, NVidia) et les startups de l’IA (OpenAI, Anthropic, Cohere, Mistral AI, etc.).

Et ces grandes entités de surveillance des marchés n’ont cessé de jeter un regard de plus en plus inquiet sur les investisseurs de ces startups. Au point que les géants de la Tech sont en train de changer de stratégie. Amazon diversifie ses soutiens et développe ses propres IA, Google concentre ses efforts sur ses propres technologies Gemini et Microsoft a récemment créé une toute nouvelle entité « Microsoft AI » et n’a pas participé au troisième tour de table de Mistral AI.

Les américains ayant déjà fort à partir avec la DMA européenne autour de leurs systèmes d’exploitation et de leurs services cloud, ces derniers semblent désormais tout faire pour éviter d’être accusés de prendre le contrôle de startups IA pour s’approprier le marché.

Ainsi, Microsoft a annoncé cette semaine abandonner son poste d’observateur au sein du conseil d’administration d’OpenAI. Dans une lettre envoyée à OpenAI, l’éditeur explique en avoir assez vu sur les progrès réalisés ces derniers mois dans la gouvernance de l’entreprise et avoir confiance dans sa direction.

Parallèlement, Apple qui devait – elle aussi – obtenir un poste d’observateur dans le Board d’OpenAI à l’occasion de son partenariat avec la startup autour d’Apple Intelligence, semble y avoir renoncé.

OpenAI a d‘ailleurs réagi à l’annonce de Microsoft en expliquant que son Board n’aurait désormais plus de sièges d’observateur. Exit Apple, Exit Microsoft. « Nous sommes reconnaissants envers Microsoft d’avoir exprimé sa confiance dans le Conseil d’administration et la direction de l’entreprise, et nous nous réjouissons de poursuivre notre partenariat fructueux, » explique un porte-parole d’OpenAI. Avant d’expliquer que « sous la direction de la directrice financière Sarah Friar, nous mettons en place une nouvelle approche pour informer et impliquer nos principaux partenaires stratégiques – tels que Microsoft et Apple – ainsi que nos investisseurs – comme Thrive Capital et Khosla Ventures. »

Alors que la vice-présidente exécutive de l’UE chargée de la politique de concurrence, Margrethe Vestager, expliquait il y a peu que les investissements des grands de la Tech ne devaient pas devenir un moyen pour elles de contrôler d’autres sociétés notamment parmi les startups de l’IA, Microsoft, Apple et consorts semblent aujourd’hui décidés à faire profil bas et ne surtout pas attirer davantage l’attention des autorités de régulation alors qu’ils sont déjà dans le collimateur de la Commission européenne (Microsoft avec Teams, Apple avec son App Store).

 

À lire également :

Mistral AI s’associe à Dassault Systèmes et Outscale pour une IA industrielle et souveraine

Et encore une levée de fonds chez Mistral AI : 600 millions d’euros

L’Europe s’intéresse à l’investissement de Microsoft dans Mistral AI

Le partenariat Microsoft – OpenAI dans le collimateur des autorités

La Chine domine les brevets en IA générative