Les résultats du premier trimestre 2025 des grands groupes de la Tech tombent les uns après les autres. Et malgré les incertitudes, la résilience de ces derniers ne s’en trouve guère impactée. Preuve en est avec les résultats Q1-2025 de Google/Alphabet supérieurs aux attentes des analystes.
Les GAFAM sont-ils inébranlables ? Alors que l’économie et la géopolitique soufflent des vents contraires, Alphabet, maison mère de Google et YouTube, annonce une nouvelle fois des résultats financiers particulièrement solides pour le premier trimestre 2025, surpassant nettement les attentes des analystes. Le chiffre d’affaires trimestriel s’établit à 90,23 milliards de dollars, en hausse de 12 % sur un an, tandis que le bénéfice net trimestriel progresse de 46 % à 34,54 milliards de dollars.
La croissance continue des revenus publicitaires reste bien évidemment, encore et toujours, le pilier d’Alphabet. Quand la Pub va bien, le groupe va bien. Google a généré 50,7 milliards de dollars. YouTube, bien que légèrement en retrait des prévisions à 8,93 milliards de dollars, maintient sa dynamique, soutenue par la diversification de ses offres d’abonnement et un usage massif sur les téléviseurs connectés. Au total, les revenus publicitaires ont rapporté ce trimestre plus de 66,8 milliards de dollars, soit une progression de 8,5 % sur un an.
Côté cloud, Google Cloud enregistre un chiffre d’affaires de 12,26 milliards de dollars, avec une croissance de 28 % (par rapport à Q1-2024).
La division affiche désormais une marge opérationnelle de 17,8 %, contre 9,4 % l’année précédente ainsi qu’un bénéfice trimestriel de 2,1 milliards de dollars (rappelons que la division Cloud de Google n’est rentable que depuis 2023 après 15 années de pertes).
Normalement, dès qu’un Cloud affiche moins de « 30% » de croissance, le titre décroche en Bourse. Mais ce n’est pas le cas cette fois. Les marchés deviendraient-ils plus réalistes ? Quoiqu’il en soit, c’est essentiellement l’IA qui porte aujourd’hui cette dynamique de croissance comme le confirme Sundar Piichai le CEO du groupe : « Notre approche différenciée et complète de l’IA est au cœur de notre croissance », explique-t-il tout en précisant que l’infrastructure IA, la recherche de pointe et l’intégration de l’IA dans les produits constituent les trois axes majeurs de la stratégie de Google Cloud.
Sur le plan de l’IA générative, Google intensifie ses efforts avec le déploiement de Gemini 2.5, son modèle le plus avancé, intégré à tous ses services majeurs, ainsi qu’à Android et aux appareils Pixel. L’entreprise observe une croissance de plus de 200 % des utilisateurs actifs de ses plateformes d’IA depuis le début de l’année. Et, la fonctionnalité « AI Overviews » de Google Search dépasse désormais 1,5 milliard d’utilisateurs mensuels.
Et le groupe n’a aucune intention de relâcher ses efforts alors que la guerre de l’IA se déplace vers les modèles à raisonnement et l’IA agentique. Les investissements massifs de Google Cloud dans son infrastructure technique se poursuivent, avec 17,2 milliards de dollars de dépenses d’investissement ce trimestre et un objectif annuel de 75 milliards de dollars. Malgré l’augmentation de 48 % de ses investissements en infrastructures sur un an, Alphabet a su préserver des marges de cash-flow libre robustes, illustrant une gestion efficace de ses coûts. Le groupe devrait continuer de générer un flux de trésorerie représentant environ 21 % de ses revenus, renforçant les anticipations haussières autour de son titre.
Parallèlement, le groupe Alphabet semble fonder de grands espoirs sur Waymo, sa filiale dédiée à la conduite autonome. La jeune pousse progresse et compte désormais, avec ses taxis autonomes déployés à Phoenix, Sans Francisco et Los Angeles, plus de 250 000 trajets payants autonomes par semaine, en progression de 5 fois par rapport à l’an dernier. Après son déploiement à Austin et dans la Silicon Valley, Waymo prévoit de lancer des services à Atlanta en 2025, puis à Washington D.C. et Miami en 2026.
Pour terminer, on notera qu’Alphabet a également annoncé un nouveau programme de rachat d’actions de 70 milliards de dollars et une augmentation de 5 % de son dividende trimestriel, démontrant sa confiance dans ses fondamentaux solides, malgré un contexte économique incertain, des pressions réglementaires persistantes, et des procès compliqués avec la FTC américaine (qui veut forcer Google à se séparer de Chrome) et la Commission Européenne (qui enquête sur les pratiques publicitaires du groupe et la conformité DMA de Google Play Store et Google Search).