Jusqu’ici vampirisée par des startups dynamiques cherchant encore les feux de la rampe, l’architecture open-source Risc-V intéresse décidément de plus en plus d’acteurs du monde des processeurs et des systèmes d’exploitation. Sa popularisation auprès des développeurs et du grand public vient de faire un grand bond en avant. Google adoube officiellement Risc-V pour Android et WearOS.

Alors que l’architecture ARM monopolise l’actualité avec des rumeurs autour de NVidia, la présentation des Snapdragon X Elite de Qualcomm et le lancement des Apple M3, Google a officialisé cette semaine, par un post sur son blog, son intérêt pour les architectures open-source concurrentes : Risc-V.

Cela fait quelques mois déjà que Google s’intéresse à cette architecture et développe plus ou moins officiellement une variante d’Android pour de tels processeurs.

Cette semaine, Google a officialisé avoir démarré « un support mature de Risc-V sur Android ». C’est important d’abord parce que cela crée une compétition sur le marché des moteurs de la mobilité en y introduisant une base open-source. C’est aussi important parce que Risc-V s’appuie sur une architecture modulaire. Or pour Android, Google attend – et donc impose au marché – un certain nombre de modules (comme la crypto vectorielle) que les constructeurs de processeurs Risc-V devront forcément intégrer pour pouvoir faire tourner l’OS mobile du géant américain.

Google compte désormais proposer rapidement un kit de développement ainsi que des builds « canary » régulières d’Android pour Risc-V. Afin de simplifier les tests et évaluations des développeurs, Google va même proposer début 2024 des émulateurs Risc-V pour processeurs Intel x86/x64 et pour ARM64, les kits matériels riscv64 étant encore peu nombreux sur le marché.

Google rappelle par ailleurs avoir rejoint l’initiative RISE Project qui veut assurer la promotion des architectures Risc-V et encourager les développeurs à y porter leurs applications. Cette initiative est notamment portée par des acteurs spécialistes du Risc-V comme SiFive, le chinois T-Head, Ventana Micro System, la startup Rivos, Andes Technology, ou encore Imagination Tech mais aussi des acteurs comme NVidia, Qualcomm, Intel, Mediatek ou Samsung jusqu’ici plus impliqué dans l’univers ARM mais qui gardent un œil plus qu’attentif à l’univers Risc-V.

Dans un premier temps, et comme nous l’évoquions au début du mois, Google veut focaliser ses efforts Risc-V sur la version « WearOS » d’Android, autrement dit la déclinaison pour montres intelligentes du système. C’est en effet un marché en quête de processeurs toujours plus efficients.

Toute cette activité autour des processeurs Risc-V intéresse au plus haut point la Tech Chinoise qui, bannie des technologies américaines, compte sur cette architecture open-source pour rebondir et développer des alternatives crédibles aux processeurs Intel et ARM.

 

À lire également :

Google veut mettre du Risc-V dans les smartwatchs

Alibaba Cloud continue de pousser l’architecture RISC-V

Android bientôt disponible sur les processeurs Risc-V ?

Canonical porte Ubuntu sur Risc-V et veut imposer Blender dans les entreprises