On va enfin savoir vraiment de quoi Gemini Ultra est capable. Google vient d’officialiser aux US la disponibilité de la version payante de son assistant, animée par son LLM multimodal le plus élaboré. Au passage, Google renomme Bard en « Gemini ».

Chez Google, l’IA générative ne porte désormais plus qu’un nom, que l’on parle de modèles ou d’assistants conversationnels. La marque Bard disparait au profit de Gemini, un peu comme Microsoft a fini par renommer toutes ses IA en « Copilot ».

Et pour célébrer comme il se doit cette nouvelle personnalité, Google décline désormais son assistant conversationnel en version « Advanced » et forcément… payante !

Un Gemini Advanced payant mais animé par Gemini Ultra

« Gemini Advanced » s’impose ainsi en concurrent direct de ChatGPT Plus et Copilot Pro. Pour y accéder il faudra souscrire un abonnement « Google One AI Premium » de 19,99 dollars par mois (qui donne également droit à 2 To de stockage GDrive mais aussi l’accès à Gemini depuis les Google Apps comme Gmail, Docs, Meet et Slides).

Mais plus concrètement, qu’est-ce qu’apporte cette version payante ? Elle donne enfin accès au modèle Gemini Ultra 1.0 tant vanté par le marketing Google mais que personne n’avait encore pu mettre à l’essai. En effet, Bard devenu Gemini « version gratuite » ne bénéficie que du modèle « Gemini Pro 1.0 » aux capacités bien plus réduites.

Contrairement à Gemini Pro, Gemini Ultra est un vrai modèle multimodal capable de discuter autour des images, d’enregistrement audio et même (à priori) de vidéos. Surtout, Gemini Ultra dispose d’une fenêtre contextuelle bien plus large, ce qui lui permet d’analyser, résumer, et produire des textes bien plus longs qu’avec la version gratuite. En outre, Gemini Ultra conserve les contextes d’une discussion et se veut donc plus pertinent dans ses réponses, car capable de s’appuyer sur les prompts précédents.

Reste une question encore non élucidée. Est-ce que la version payante intègre des protections supplémentaires de conformité et évite toute exploitation future des échanges à des fins d’apprentissage (une garantie offerte par Copilot Pro par exemple) ? Ça n’a pas l’air d’être ici le cas pour l’instant, mais l’IA est encore en phase de preview.

Les Européens vont devoir patienter

Reste que les Français vont devoir encore attendre un peu pour l’essayer. Car comme pour l’introduction de Gemini Pro dans Bard, Google limite pour l’instant Gemini Advanced aux interactions en anglais depuis des pays hors de la zone Union Européenne.

Une précaution qui permet à Google de continuer à peaufiner les capacités linguistiques de Gemini Ultra et de vérifier que ces mécanismes de filtrage fonctionnent dans toutes les langues. Une précaution qui lui permet également de ne pas se mettre en conflit avec les règles du RGPD et du DMA alors que l’éditeur surveille et analyse encore en profondeur les comportements de son modèle LLM.

Des apps mobiles

Enfin, on signalera que Google lance également aujourd’hui son chatbot mobile « Gemini » pour Android et iOS. Une fois intallé, Gemini prend alors la place de l’ancien « Google Assistant ». Il est dès lors également automatiquement déclenché par un « Hey Google » bien prononcé. Bien des fonctionnalités de l’assistant traditionnel sont déjà supportées comme la création d’alarmes et timers, le déclenchement d’appels ou le contrôle des appareils domotiques. Mais les services multimédias tiers, les routines et les « reminders » ne sont pas encore supportés. Pour les utiliser il faudra déclencher manuellement Google Assistant.

 

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