La nouvelle génération de CPU Intel Xeon intègre des fonctionnalités désactivées par défaut qu’il faudra acquérir sous licence ou en paiement à la demande pour en profiter.

L’idée n’est pas nouvelle… IBM l’a longtemps pratiquée sur ses mainframes et sur ses processeurs PowerPC : débloquer à la demande des cœurs CPU et ainsi payer à l’usage une performance intégrée en standard dans les processeurs mais uniquement accessible en « pay as you go ».

Intel s’approprie désormais cette idée. Le fondeur veut désormais contrôler certaines fonctionnalités de ses processeurs à destination des datacenters sous forme de services à la demande. L’idée : vous payez un service pour débloquer certaines fonctionnalités avancées.

On voit bien l’intérêt d’Intel qui ainsi peut non seulement tirer des revenus récurrents sur des équipements normalement vendus une seule fois mais aussi proposer moins de SKU sur le marché pour satisfaire la variété des besoins. Pas sûr cependant que – même à l’ère de l’informatique en abonnement – la pratique séduise cependant les DSI.

Intel présente ça plus comme une opportunité pour les entreprises d’upgrader leur CPU sans avoir à changer de matériel.

Le fondeur américain compte ainsi proposer deux modèles différents « d’upgrade » avec son nouveau programme « On Demand » : le « Consumption Model » et le « Activation Model ». Le premier s’appuie sur une mesure de consommation et se veut un moyen flexible de payer pour la performance supplémentaire nécessaire pour affronter des besoins temporaires. Le second consiste à acquérir la licence d’une fonctionnalité spécifique qui sera alors activée par logiciel.

Ce nouveau programme est introduit avec sa nouvelle génération de processeurs Intel Xeon Scalable « Sapphire Rapids ». Ces processeurs embarquent un certain nombre d’accélérateurs. Mais la plupart d’entre eux ne seront disponibles qu’au travers de ce nouveau programme « On Demand ». Ce sera notamment le cas des fonctionnalités Software Guard Extensions (SGE, cybersécurité), Dynamic Load Balancer (DLB, optimisation du multitâche), Intel Data Streaming Accelerator (DSA, accélère la copie et la transformation de flux de données), Intel In-Memory Analytics Accelerator (IAA, accélérateur de compression/décompression), et Intel QuickAssist Technology (QAT, accélération des opérations de chiffrement).

Ces dernières années, le fondeur a multiplié les SKU de Xeon pour satisfaire différents usages en fonction de leur destination finale : serveurs Web, serveurs IA, appliances de stockage, appliances réseau, etc.
En recherche d’optimisation de ses opérations, Intel cherche à réduire le nombre de SKUs sortant de ses usines et profiter du concept de « Software Defined Silicon » pour activer par logiciel les fonctionnalités dont ont besoin aussi bien les constructeurs de serveurs/appliances que les entreprises.

Pour Intel, tous ces accélérateurs présents dans les nouveaux Xeon ciblent finalement des workloads différents. Et rares sont les cas d’usage les nécessitant tous. D’où l’idée d’introduire de la flexibilité dans les modes de commercialisation plutôt que de multiplier les modèles.

Reste à voir comment ce programme se traduira au final dans les budgets IT. Rien ne prouve que ce programme « on-demand » permettra de réduire les coûts d’acquisition et tout porte à croire que l’opération est davantage destinée à améliorer la rentabilité d’Intel en ponctionnant davantage les clients.

En espérant que cette philosophie « on demand » reste cantonnée aux Xeon et pas aux CPU de nos PCs…

 

À lire également :

Avec Unison, Intel veut unir PC et Smartphones

Intel multiplie les cœurs avec sa 13ème génération de processeurs Core i

Intel refond ses marques et abandonne les ancestraux logos Pentium et Celeron…

Intel ferme sa division des mémoires Optane

5 annonces à retenir de l’Intel Vision 2022