RH, finance et performance ne font plus qu’un. Mais quand l’IA devient collègue et que les agents numériques s’intègrent dans les workflows, la gestion des entreprises doit se réinventer. Pour en discuter, Hubert Cotté, DG de Workday France, est notre invité de la semaine.

Fondée en 2005 par les créateurs de PeopleSoft après son rachat par Oracle, Workday est aujourd’hui un éditeur SaaS américain spécialisé dans trois grands domaines : RH, Finance et Planification. L’entreprise compte environ 20 000 salariés et sert 11 000 clients à travers le monde, dont 2 000 utilisent l’ensemble de ses trois modules sur une plateforme unifiée. Avec un chiffre d’affaires de 8,4 milliards de dollars et une capitalisation boursière de 72 milliards de dollars, Workday a connu une croissance impressionnante, multipliant son chiffre d’affaires par 10 en une décennie.

Pour évoquer la trajectoire et la stratégie de ce pur éditeur, Hubert Cotté, Directeur Général de Workday France, est l’invité de la semaine de Guy Hervier.  « On a sorti une technologie très disruptive, cloud native à l’époque, ce qui sur l’ERP était très nouveau » explique-t-il pour justifier la croissance de son entreprise ajoutant que dette approche permet « cette capacité à gérer l’operating model financier et l’organisation orientée People dans une seule et même plateforme ».

Cet entretien est l’occasion de balayer une grande variété de sujets. Ensemble, Hubert Cotté et Guy Hervier reviennent notamment sur la pénurie de compétence et l’évolution des métiers à l’ère de l’IA.  Workday propose en effet des solutions pour cartographier et développer les compétences qui seront très utiles à l’heure où l’IA métamorphose tous les processus, les rôles, les métiers.
Notre invité rappelle que « la fonction finance est en train de se transformer d’une fonction très régalienne qui gérait globalement des indicateurs financiers à une organisation transverse qui gère la performance globale des entreprises ».

Au sujet de l’IA, Workday met aujourd’hui en avant sa stratégie Illuminate et le développement des agents intelligents pour automatiser certaines tâches. Mais selon Hubert Cotté, « l’agent pour l’agent ne produit pas de valeur. Donc, quels sont les cas d’usage dont on estime qu’ils auront le plus d’impact sur l’efficacité opérationnelle? ». C’est en répondant à cette question que Workday priorise aujourd’hui les agents développés sur sa plateforme plutôt que de partir un peu dans tous les sens.

Alors que Workday gère l’un des plus gros datasets de collaborateurs dans le monde, avec « 70 millions d’employés, dont 2,4 millions en France », le sujet de la souveraineté numérique de l’Europe est bien évidemment ici abordé, l’éditeur adaptant non seulement sa stratégie pour répondre aux exigences européennes mais aussi à « l’émotion que les phénomènes géopolitiques » engendrent désormais chez les clients.

L’avenir des organisations s’oriente vers un modèle où collaborateurs humains et intelligence artificielle coexisteront dans un écosystème de travail hybride. Cette évolution soulève de nouveaux défis organisationnels que Workday anticipe déjà à travers son concept d’Agent System of Record. Comme l’explique Hubert Cotté : « Si on considère qu’on va avoir une force de travail digitale qui va compléter une force de travail humaine, il va bien falloir référencer ce que ces agents font. »
Il en découle une vision « RH des agents » qui ouvre la voie à de nouvelles réflexions sur la gouvernance des organisations, le management de cette main d’œuvre hybride et les compétences nécessaires pour piloter ces nouveaux écosystèmes de travail. L’enjeu ne sera plus seulement technologique mais profondément organisationnel et humain, redéfinissant ainsi les contours du management moderne dans un monde où l’IA devient un collaborateur à part entière de l’entreprise.

 

 

 

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