Baguettes connectées, vélos avec GPS, semelles intelligentes, manteau localisable… c’est la déferlante des objets connectés complétés d’applications sur mobiles pour enregistrer et analyser les données.

Certains sont des gadgets, d’autres des objets qui empliront notre quotidien, d’autres encore auront des applications en entreprise, bref les objets connectés sont là. On était habitué aux initiatives de Google qui s’intéresse à des applications plus surprenantes les unes que les autres et rachète à tour de bras (Google X rachète un fabricant de cuillères), son homologue chinois Baidu semble prendre le même chemin. Le moteur de recherche de l’Empire du milieu vient d’annoncer des baguettes intelligentes et connectées. C’est à l’IFA qui s’est tenue la semaine dernière à Berlin que Baidu a présenté ce projet qui n’est encore qu’à l’état de prototype. Ces baguettes sont dotées de capteurs qui leur permettent d’analyser les caractéristiques nutritionnelles des aliments avec lesquels elles sont en contact. Une capacité comparable à celle de la tasse Vessyl de Mark One en mesure d’examiner son contenant (graisse, calories, sucre, caféine, alcool…). Pour donner une indication des performances de l’objet, le fabricant affirme même que cette tasse peut distinguer le Pepsi du Coca.

Un bon coup de fourchette

Outre la composition des aliments qu’elles sont capables d’analyser, ces nouvelles baguettes peuvent mesurer le PH[1], la température ainsi que la quantité de calories. Evidemment, ces baguettes sont complétées d’une app sur mobile qui organise l’ensemble de ces données.

16 objets connectés2Ces baguettes font également pensé à la fourchette intelligente Hapifork annoncée il y a quelques mois mais dont les applications semblent nettement moins spectaculaires. Cette fourchette calcule la durée du repas, le nombre de coups de fourchette à la minute et l’intervalle moyen entre chacun de ces mouvements. L’objectif est de ralentir la vitesse avec laquelle son possesseur ingurgite se nourriture. Car il est désormais communément admis que bien manger c’est manger lentement. Dès lors que le mangeur se transforme en glouton, la fourchette se met à vibrer pour lui indiquer de ralentir. Cette fourchette est complétée d’une app pour smartphone et d’un programme de coaching.

Vélos avec GPS

16 objets connectés3La startup française Nigiloc a conclu un partenariat avec la société toulousaine Sigfox, pour développer une solution visant à développer une bicyclette géolocalisable grâce au dispositif baptisé NigiBike et donc pouvant être retrouvée en cas de perte ou de vol. Rappelons qu’en France quelque 400 000 vélos sont volés chaque année, 100 000 sont retrouvés dont une infime minorité est restituée à ses propriétaires. Le mode de fonctionnement est simple : quand le vélo est déplacé alors que son propriétaire en est éloigné de plus de 5 mètres, NigiBike envoie un SMS sur le smartphone et une information sur la localisation. Bien sûr, le dispositif est invisible sur la bicyclette et ne peut donc être extrait ce qui réduirait à néant son utilité. NigiBike bénéficie d’innovations technologiques dans différents domaines : miniaturisation et longévité des batteries qui peuvent atteindre deux années. L’utilisation de la technologie de SigFox autorise une faible consommation électrique et une infrastructure cellulaire simple, le coût pour un coût modique. On imagine facilement les applications tant par les particuliers que par les entreprises ou les collectivités locales qui sont de plus en plus nombreuses à avoir mis en place des systèmes de location de vélos.

Semelles intelligentes

16 objets connectés4Les podomètres et leurs avatars technologiques ne sont pas nouveaux. L’entrepreneur de Nancy Karim Oumnia a fait un pas de plus en développant des semelles intelligentes (connectées, interactives et chauffantes). Baptisées Digitsole, ces semelles sont capables d’enregistrer la vitesse, la distance, le positionnement, les calories brûlées… Une résistance insérée dans la semelle permet par simple réglage via le smartphone d’adapter la température de la semelle. L’autonomie de la semaine est évaluée à 7 heures – le temps de faire un bon jogging ou une longue marche – et le temps de recharge grâce à un port USB est de 3 heures. Cette semelle est fabriquée à partir de polyuréthane, de néoprène et de poron et pèse une centaine de grammes, un poids acceptable par la majorité des coureurs. Des capteurs supplémentaires pourraient analyser des données dans d’autres domaines comme le PH, la transpiration… avec des applications dans le domaine médical par exemple. L’inventeur entend garder la maîtrise de sa technologie en commercialisant directement les semelles aux particuliers ou via des licences aux fabricants de chaussures. Evidemment, rien n’empêche ces derniers de développer leur propre technologie.

Ne pas retourner sa veste

16 objets connectés5La société Gemo, filiale du groupe Eram, vient de dévoiler son manteau connecté qui doit être commercialisé dans ses boutiques dès cette semaine. Equipé d’une balise GPS, ce manteau permet dont à des parents de suivre à la trace leurs enfants (c’est l’application que mentionne l’enseigne) avec des fonctionnalités complémentaires. Parmi celles-ci, on peut mentionner la définition d’un périmètre de sécurité à ne pas dépasser, la fonction boussole qui indique la distance qui sépare les parents des enfants ou encore la fonction SOS qu’on comprend immédiatement. On imagine facilement les critiques que l’on peut formuler sur ce type de produit dont les applications font évidemment penser à celles des bracelets de surveillance électronique. Un autre intérêt du point de vue du marchand est de transformer un produit en service. En effet, le manteau est complété d’un service de transmission de données payant (4,90 euros par mois après six mois).

On comprend facilement que tous ces objets connectés sont complétées d’applications et qu’ils vont produire des volumes de données considérables, autant d’applications pour le big data. Et parfois aboutir à des conclusions surprenantes. C’est par exemple le cas du fabricant de bracelet connecté Jawbone qui a compilé les données de particulier dans les grandes capitales mondiales et révélé par exemple que les parisiens ne sont pas des lève-tôt (Selon Jawbone, les parisiens ne sont pas des lèves-tôt…).

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[1] Plus couramment, le pH mesure l’acidité ou la basicité d’une solution. Ainsi, dans un milieu aqueux à 25 °C :
– une solution de pH = 7 est dite neutre ;
– une solution de pH < 7 est dite acide ; plus son pH s’éloigne de 7 (diminue) et plus elle est acide ;
– une solution de pH > 7 est dite basique ; plus son pH s’éloigne de 7 (augmente) et plus elle est basique.