A l’instar de ce que propose OpenAI avec ChatGPT, Microsoft compte bien offrir aux développeurs tiers un moyen d’étendre les capacités de son IA Bing Chat et d’interfacer leurs services avec elle via un mécanisme de plug-ins.

Il y a quelques semaines, OpenAI annonçait l’ouverture en preview aux développeurs d’un mécanisme d’extension par « plug-ins » pour ChatGPT. Ces plug-ins permettent « d’étendre » le modèle sous-jacent (GPT-4) afin d’en améliorer les capacités. Typiquement, les ingénieurs d’OpenAI estiment qu’au travers du mécanisme de plug-ins il est possible d’améliorer les capacités de calculs de ChatGPT, de lui permettre d’appeler d’autres IA ou des API de services (de réservation de spectacles ou voyages par exemple) et même d’ouvrir ChatGPT aux informations du jour.

Typiquement, Expedia, Kayak, FiscalNote, Milo, OpenTable, Shopify, Wolfram ou Zapier compte parmi les premières entreprises autorisées par OpenAI à accéder aux développements de plug-ins.

OpenAI a aussi démontré comment ce mécanisme de plug-in permettait à ChatGPT d’explorer le Web à la recherche de données qu’il ne connaît pas ou encore comment la fonctionnalité permettait de directement intégrer un interpréteur Python pour exécuter les codes générés par ChatGPT sans quitter la discussion.

Bien sûr ChatGPT, en tant que « fer de lance » des IA génératives, engendre déjà beaucoup de débats et d’inquiétudes. Et un tel mécanisme d’ouverture inquiète forcément encore un peu plus ceux qui voient dans ce type d’IA les préludes d’une IA plus générale, plus capable et donc potentiellement plus dangereuse. C’est pourquoi l’accès à cette fonctionnalité est pour l’instant limité et contrôlé par OpenAI qui impose tout un cahier éthique.

Mais ce principe d’extensions inspire aussi les ingénieurs de Microsoft et plus particulièrement ceux de Bing dont l’IA Bing Chat repose justement sur le modèle GPT-4.

D’après certaines indiscrétions qui ont fuité sur la toile, Microsoft plancherait sur un système de plug-ins similaire à celui de ChatGPT. Avec des objectifs un peu différents. Après tout Bing Chat est déjà connecté à Internet et alimenté par les news du jour. Il n’a donc pas besoin d’un tel plug-in. Et cette IA fait des progrès constants en mathématiques puisqu’elle est désormais capable d’écrire des équations complexes dans un pur langage mathématique.

En revanche, Microsoft cherche de nouvelles pistes pour permettre aux fournisseurs de contenus de placer leurs publicités ou leurs sources d’informations de façon pertinente (il faut bien trouver une alternative aux liens sponsorisés du moteur de recherche classique). Et Microsoft aimerait aussi voir son IA piloter ou tout au moins discuter avec des services tiers afin de permettre à ChatGPT de réserver pour vous vols, hôtels, taxis, spectacles, restaurants, etc. Autrement dit, permettre à Chat GPT de s’intégrer à une grande multiplicité de plateformes pour proposer des expériences de discussion et d’achat plus riches.

L’info, si elle est confirmée, permettra à Microsoft de voir les capacités de son IA s’enrichir dans de nouveaux domaines et conserver son avance sur Google Bard. Mais il faudra attendre d’en savoir un peu plus pour mesurer vraiment l’impact de tels plug-ins sur le potentiel de l’IA Bing et découvrir comment Microsoft en contrôlera les usages.

On devrait en apprendre plus sur le sujet à l’occasion de la conférence BUILD 2023 (du 23 au 25 mai), la grande conférence Microsoft destinée aux développeurs.

 

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