Vous connaissiez CUDA ? Voici désormais QODA, le premier pas de NVidia dans l’univers des ordinateurs quantiques et de l’informatique quantique-classique hybride.

Jusqu’ici NVidia n’avait jamais montré le moindre intérêt pour la recherche actuelle autour des ordinateurs quantiques. On le sait, les machines quantiques actuellement disponibles ou en développement ne sont pas pensées pour être autonomes mais plutôt pour servir d’accélérateurs aux machines classiques. Le terme « accélérateur » est d’ailleurs ici assez trompeur : l’informatique quantique ne cherche pas à réaliser des tâches plus rapidement mais plutôt à permettre de réaliser des tâches jusqu’ici impossibles avec l’univers binaire.

Dit autrement, l’idée consiste à adopter des approches hybrides dans lesquels des programmes exécutés de façon très classiques appellent des sous programmes exécutés sur des machines quantiques.

Et c’est justement cette approche hybride qui a interpelé les ingénieurs de NVidia. Et ces derniers se sont inspirés sur une précédente innovation de NVidia : CUDA.

En 2006, NVidia introduisait son framework CUDA permettant aux développeurs de profiter aisément de la puissance parallélisée des GPU pour booster leurs programmes. CUDA allait ainsi révolutionner l’utilisation des GPU notamment dans les datacenters au point que sur les serveurs dotés de GPU on constate désormais que les workloads qu’ils exécutent réalisent 90% des traitements sur les accélérateurs graphiques. C’est particulièrement vrai de tous les traitements de Machine Learning et de Deep Learning.

Cette semaine, NVidia annonce le lancement de QODA : Quantum Optimized Device Architecture, une plateforme spécialement pensée pour l’informatique hybride « quantique-classique » dont la mission est de rendre l’utilisation des accélérateurs quantiques aussi limpides que ce que CUDA a permis avec les accélérateurs GPU…

QODA n’est pas tout à fait la première incursion de NVidia dans l’univers quantique. L’éditeur avait déjà lancé l’an dernier son SDK « cuQuantum », un kit qui permettait de créer des simulations de circuits quantiques à l’aide des cœurs Tensor Core incorporés dans ses GPU.

Le modèle de programmation QODA et le compilateur NVQ++ associé permettent de développer des applications hybrides « classique-quantique » en C++ indépendamment du hardware quantique utilisé pour exécuter les tâches quantiques. Il est même possible de se passer de hardware quantique, le SDK QODA utilisant alors le simulateur quantique cuQuantum pour réaliser les tâches quantiques. En d’autres termes, QODA permet aux développeurs de créer des applications en C++ exploitant à la fois des CPU, des GPU et des QPU (Quantum Processing Units).

QODA, un framework universel pour développer en C++ sur des infrastructures hybrides.

Le framework QODA est ouvert et fonctionne pour l’instant avec les unités quantiques de Quantinuum, Pasqal, Quantum Brilliance, IQM et Xanadu.
Étrangement, IBM, QCI, D-Wave, Google, IonQ et Rigetti – dont les machines quantiques sont actuellement les plus déployées – ne font pas partie des premiers partenaires NVidia autour de QODA.


 

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