Le créateur de puces leader de la mobilité ARM s’inquièterait-il de la montée en puissance des architectures RISC-V ? Il annonce une prise de participation minoritaire dans Raspberry Pi Ltd, le chouchou des « Makers »…

Entre l’arrivée de processeurs ARM surpuissants pour les PC (Apple M3, Qualcomm Snapdragon X Elite), d’une nouvelle génération de puces Intel à NPU intégré (Intel Core Ultra) et l’intérêt de Google pour Risc-V (avec le portage officiel de Android WearOS), il y a décidément beaucoup d’agitation dans l’univers des processeurs ces derniers jours.

La nouvelle de la semaine nous vient d’ARM. L’entreprise britannique créatrice des processeurs qui animent la quasi-totalité des tablettes et smartphones du marché semble s’inquiéter de succès grandissant de l’architecture open-source RISC-V redynamisée par l’intérêt de la Tech chinoise après les mesures US d’interdiction d’accès à la Chine à nombre de technologies américaines. Elle annonce avoir pris une participation minoritaire dans Raspberry Pi Ltd, l’entreprise derrière les fameux « Raspberry Pi », ces kits à bas prix permettant aux « makers » d’imaginer toutes sortes de machines numériques.

Jusqu’ici Raspberry Pi – qui vient de sortir le Raspberry Pi 5 – a toujours construit le succès de ses ordinateurs sur carte (SBC) sur des processeurs ARM. D’abord destinés à l’éducation et au marché des « Makers », les Raspberry Pi ont vite trouvé des applications industrielles et professionnelles. Ils sont la fondation de nombres d’IoT et de micro-infrastructures Edge. On trouve aujourd’hui ces petites machines un peu partout. Et leur succès ne s’est jamais démenti.

L’investissement d’ARM dans Raspberry Pi intervient alors que le sommet RISC-V ouvre ses portes cette semaine. Et ce n’est probablement pas une coïncidence.

L’architecture RISC-V a plein de qualité pour séduire l’univers des Makers et permettre à court terme l’arrivée de kits de développement à bas prix. Elle devient de plus en plus populaire dans les applications embarquées et de faible puissance. Des entreprises telles que Qualcomm et même la NASA ont récemment exprimé leur intérêt pour cette technologie. Le soutien de Google avec une version Risc-V d’Android ainsi que le soutien de la communauté Linux et notamment de Canonical (Ubuntu) conforte son accessibilité grandissante. Et il y aurait une certaine logique à voir Raspberry Pi l’adopter tant sa culture semble alignée sur cette technologie open-source.

Un succès grandissant qui ne peut qu’inquiéter ARM et qui pourrait représenter à terme une menace dans sa domination du marché de l’ultra-mobilité et des kits de développement « Do it Your Self ». Surtout à l’heure où le marché connaît une transformation portée par le Edge Computing, l’IA et l’IoT.

Risc-V est une menace potentielle à moyen et long terme pour le business d’ARM. L’entreprise ne s’en était d’ailleurs pas caché dans son dossier d’introduction en bourse, il y a quelques semaines.

Cette prise de participation minoritaire par ARM s’apparente donc à une manœuvre stratégique pour consolider sa position dans l’écosystème des développeurs IoT et pour anticiper la concurrence croissante de l’architecture ouverte RISC-V.

 

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